Sémaphore reconstruit en 1948
Phare
: Etablissement de signalisation maritime sur support fixe
Hauteur de la tour au sol
: 29.05 m
Amer (hauteur de la tour du 0 des cartes maritimes)
: 107.20 m
Altitude à la base du phare : 78 m
Hauteur du foyer filament : minimum 103 m
Appareil optique : Lentille à 4 panneaux
Distance focale : 0.70 m
Masse de l'optique sous le plateau : 1.000 Kg
Lampe : 400 W aux halogénures métalliques
Intensité lumineuse : 2.500.000 candélas
Portée : 28 miles
Feu à 2 éclats blancs 10 secondes
:
Lumière 0.2 s / obscurité 2.3 s / lumière 0.2 s / obscurité
7.3 s
Le plateau optique flotte sur
un bain de mercure pour assurer la rotation de l'ensemble quasiment sans contraintes
mécaniques
Entièrement automatisé : allumage
commandé par cellule photoélectrique
Escalier
en colimaçon de 114 marches en marbre
Petit lieu rare où se joignirent sciences,
techniques, nature et spiritualité et où on peut admirer, comme
l'écrivait Guy de Maupassant, "Antibes debout sur les Alpes, au
soleil couchant,
de cette longue excroissance de vert, jardin prodigieux jeté entre
deux mers". Par temps clair, la vue s'évade très loin,
les couleurs y sont intenses, les bleus céruléen, Matisse ou
de Klein... les bleus de la Méditerranée lumineuse et imprévisible
!
Dès la plus haute antiquité,
les hommes ont compris la nécessité de baliser les cîtes
et les îles pour guider la marche des navires pendant la nuit.
Le plus ancien phare dont l'histoire fait mention est celui du "Cap Sigée"
(à l'entrée de l'Hellespont, Dardanelles). Le plus célèbre
est celui édifié entre 297 et 283 av. J.C., sur l'île
de "Pharos", en face d'Alexandrie (Egypte). Sa tour s'élevait
à plus de 100 m (pour s'approcher de Zeus) et chacun de ses blocs pesait
plus de 70 tonnes. Il resta debout 16 siècles, détruit par un
tremblement de terre en 1303 et donna son nom à tous les établissements
de ce type : PHARE.
En France méditerranéenne, du réseau de phares romains,
seule subsiste (en partie) la "Lanterne d'Auguste" à Fréjus.
Après l'antiquité, survint un période de décadence
où les feux s'éteignirent pour freiner les exactions des pirates
et des naufrageurs. Ils se rallumèrent vers le XIIème siècle
avec le renouveau des routes commerciales maritimes ouvertes par les grandes
cités italiènnes (par ex : la "Lanterne de Gènes"
en 1321).
En 1584, le roi de France Henri III confia
à l'arcitecte Louis de Foix la reconstruction du "phare de Cordouan"
(Gironde), classé monument historique en 1862, sa splendeur l'a fait
qualifier de "Versailles de la Mer".
C'est Colbert, ministre de Louis XIV, qui relança la politique de construction
des phares. Napoléon Bonaparte poursuivit cette oeuvre et transforma
la Commission pour l'éclairage du littoral en "Service des Phares
et Balises" .
Au XIXème siècle, la tgransformation
de léconomie et le développement du commerce international s'accroit
et c'est à Augustin Fresnel (1788-1827) que revint le mérite
de faire briller les phares d'un éclat particulier :
Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, les feux fixes au
sommet des tours furent alimentés par le bois, la charbon et le bitume.
Puis on y installa des lampes à huile (olive, colza, poisson, blanc
de baleine) placées devant des réflecteurs métalliques
(de portée lumineuse médiocre).
C'est en 1819 qu'Augustin Fresnel (ponts et chaussées) réalise
"la Lentille à échelons" : rayons lumineux émanent
du foyer, sortent de l'appareil parallèlement à l'axe optique
(augmantant considérablement le flux lumineux). Le premier phare fût
celui de Cordouan, alimenté par l'huile de colza, son foyer s'alluma
dans la nuit du 20 au 21 juillet 1823 (les habitants de la région crurent
à un incendie).
La lampe à pétrole, puis le
gaz remplacèrent l'huile et les chandelles. Des caches tournants transformèrent
les feux fixes en feux à occultations.
L'usage de l'électricité apparut vers 1860 et aujourd'hui les
ampoules halogènes ont remplacé les filaments à incandescence.
En revanche le système d'Augustin Fresnel n'a été que
peu modifié. Il équipe encore la plupart des phares du monde.
A l'origine les tours de guet étaient
en bois, puis en pierre, carrés puis rondes pour donner moins de prise
au vent. Sur le plateau de la Garoupe, plateau calcaire culminant à
78 m d'altitude les populations de l'Antiquité et du Moyen-Age avaient
certainement établi des postes d'observation.. Sémaphore et
balisage lumineux ont du toujours coexister. Une carte de 1560 montre l'existence
d'une tour de guet près du chemin de croix.
Le 12 septembre 1826 Fresnel est chargé de choisir les points de la
côte pour établir deux phares de premier ordre, le "Cap
de Camarat" et "la Garoupe". En juin 1829 la Commission des
Phares reconnaît qu'il est nécessaire d'établir sur le
promontoire de la Garoupe un phare à feu fixe de premier orrde, sur
la tour carrée de 16 m d'élévation adossée au
portail de l'église N.D. de la Garde, si le Conseil Municipal de la
Ville d'Antibes en accepte la cession.
Malgré les travaux de 1770, la tour n'est plus en état de servir
et une tempête et un tremblement de terre eurent raison d'elle en 1856.
Le 1er juillet 1837 un phare à feu fixe signalait, pendant toute la
durée des nuits, la tour qui venait d'être construite sur la
presqu'île de la Garoupe. Cette tour ronde, coiffée de son optique,
s'élevait à 103 m au dessus du niveau de la mer.
Un sémaphore dépendant de la Marine Nationale a été
construit entre 1861 et 1863.
Le 23 Août 1944, les allemands
dynamitèrent la sentinelle immobile à laquelle les antibois
étaient si attachés.
Reconstruit sur l'emplacement du phare détruit, chaque nuit depuis
1948 ses deux éclats blancs balayent l'horizon et la cité à
107.20 m au dessus du niveau de la mer.
La tour carrée de pierres blanches,
posée sur un sous-bassement carré en maçonnerie lisse
de couleur crême, avec une porte en bois et des volets marron, est précédée
d'un petit jardin de part et d'autre de l'allée gravillonnée,
deux vénérables micocouliers font de l'ombre à des acanthes
majestueuses.
A l'intérieur, les visiteurs sont accueillis par les bustes d'Augustin
Fresnel et Charles-François Beautemps-Beaupré (1756-1854), ingénieur
hydrographe, qui dressa la carte de la région.