Jeudi
20 novembre 2003
Maman compte remettre sa lettre et celle du médecin à la surveillante,
car c'est elle qui lui a conseillé de procéder ainsi, lorsqu'elles
en ont parlé le mois dernier. Maman lui avait confié ses inquiétudes
et la surveillante en a parlé au personnel de la cantine (qui ont remarqué
mon gros appétit et confirmé qu'elles me resservent systématiquement).
Toutes deux conviennent que Maman raye les plats à proscrire sur la
copie du menu de la semaine, elle se chargeait de la montrer au petsonnel
de la cantine. Un jour, deux jours, cela semble fonctionner. Mais avant la
fin de la semaine, la surveillante annonce à maman qu'à la demande
de la cantine, on doit leur remettre un avis médical pour me controler.
Et il en est ainsi terminé de notre brève coopération.
Les vacances passent et Maman a en main une lettre du médecin de famille
qui a trouvé sa démarche fondée et raisonnable, au vu
de mon excès de poids. Il est également inquiet pour ma santé
future.
Donc, ce matin Maman interpelle la surveillance et, ayant agit selon ses conseils, lui remet la lettre réclamée. Le Directeur étant soudainement présent à ses côtés, elle la lui confie, l'accompagnant de brèves indications quant à son contenu, elle est en retard pour aller à son travail.
Mais le Directeur se montre immédiatement désagrable, très obtus, peu abordable, il coupe systématiquement chacune de ses phrases... il ne veut rien savoir ! de toute évidence, il n'y a plus de dialogue possible.
Il maintient sa position "je ne veux pas faire de régime à votre fils, je ne suis pas là pour ça..." Maman a beau lui affirmer "ce n'est pas une exigence, simplement une sollicitude : refuser de le resservir à volonté, un service pour sa santé..." il ne l'écoute pas et il dirige la conversation sur le comportement agressif dont je suis victime, comme d'autres enfants de primaire, des "grands" qui nous menacent, se moquent de nous etc... et contre toute attente... leur donne raison! le comble ! il insiste, il y tient !
Maman qui n'avait pas voulu s'en méler (c'est papa qui a, jeudi matin dernier, entre quatre yeux, tenté de raisonner le garçon de 15 ans) se voit, ce matin, accusée de "s'immiscer dans la vie scolaire" alors que c'est la surveillante qui a pris l'initiative d'aller lui en parler car elle était scandalisée et inquiète.
Il ajoute, d'un air narquois,
que je traite une petite fille de "grosse" alors que c'est elle
qui me traite de "gros lard" et ce, depuis plus d'un an...
Nous sommes tous deux gros, mais ce sont des "histoires de gamins"
sans conséquence comparativement aux menaces et aux bousculades des
grands.
Elvis a dit à maman, jeudi matin
dernier, qu'ils ont enfermé des CE1 dans les WC pour leur faire peur,
et d'autres enfants ont affirmé à maman "c'est vrai, ils
nous embêtent depuis longtemps" et l'ont désigné.
C'est pour ça que papa et maman ont enfin réagi.
Mais le Directeur préfère ne pas apporter la même attention
à tous les élèves (sans doute parce que certains sont
âge et en mesure d'être présenté au Brevet et d'avantager
les statistiques et que d'autres sont de moindre valeur commerciale, la liste
d'attente est conséquente !).
Il serait toutefois intéressant d'observer la réaction du Directeur, en temps que père de famille, si l'un de ses plus jeunes enfants (il en a six !) était bouleversé, cauchemardait, craignait d'aller à l'école à cause d'un "abruti boutonneux" qui menace lâchement les tout-petits. Mais au constat de son attitude matinale envers les enfants qui ont du mal à quitter leur maman et l'absence d'argument dont il fait régulièrement preuve, il est tout à fait possible qu'il n'ait pas les capacités de coeur à s'en inquiéter.
Il se contente d'informer ironiquement maman sur ses raisons, il aurait organisé une confrontation (alors que mes parents l'avaient formellement refusé) entre les l'ado et moi. "Le jeune garçon n'a pas nié et Anthony a avoué aller jouer vers le coin des ados" .
Oui, et alors ?! c'est suffisant pour lui donner l'absolution, cautionner sa lâcheté et sa bêtise parce qu'il n'a pas nié ! bien sur qu'il a avoué, il y a tellement de gamins témoins !
Puis, le Directeur de Primaire enchaîne
avec une lapalissade triée sur le volet : "vous verrez, quand
Anthony sera un ado ! les problèmes se multipliront avec les années
!"
Non, sans blague ! Pour une analyse de Directeur de Primaire, c'est une analyse
de tout premier choix !
Et... la surveillante qui a complètement
renié ses précédents propos (de "c'est grave, il
ne faut pas laisser s'empirer la situation, vous savez j'ai des enfants et
à votre place, je serais très inquiète, c'est intolérable
de la part de ces ados de s'en prendre à des petits, il faut faire
quelque chose ...", on est passé à "Anthony vient
courir à côté d'eux, c'est lui qui les agresse..."
c'est mesquin ! elle est pittpyable dans son rôle de lèche-botte
!
Parce que si on comprend bien : je ne
suis plus victime, mais coupable...
et la morale de l'histoire c'est que les ados ont raison d'exercer une autorité
excessive sur les petits, sous pretexte qu'ils sont grands !
Visiblement, dans cette histoire nous avons affaire à des obtus, des traitres et des sournois !
Bref, résumons,
. Concernant le self : le Directeur des Primaires ne souhaite pas tenir compte
du fait que les enfants sont servis plusieurs fois, que le contenu de leurs
plateaux ne sont pas controlés (on peut dépasser les rations
caloriques journalières en un passage !), qu'il y a des enfants (difficiles)
qui ne mangent rien, en toute indifférence, qu'il y a des enfants qui
mangent trop... soit !
. Et concernant la récré : il ne comprend pas qu'il est important
de raisonner un ado qui se défoule lâchement sur plus faible...
évitant ainsi de devenir un adulte violent et minable... soit !
Il ne trouve donc pas qu'il est plus intelligent qu'un ado de 15 ans fasse
preuve de tolérence ou d'indiférence face à des enfants
de 6 ou 7 ans, même s'ils les narguent... félicitations !
Il n'est pas à prendre en exemple, ses enfants ne sont d'ailleurs pas des modèles non plus. C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité ! Il y en a un dans ma classe, il répond, bavarde, désobeït comme tout autre, il chahutte et fait des bétises dans la cour comme tout autre, mais se fait moins souvent prendre, comme tout autre. Moi, je suis foncièrement sincère, quand d'autres savent s'arrêter à temps et ressembler à des anges, moi je me fais régulièrement remarquer.
Maman préfère ma naïveté à l'hypocrisie, la méchanceté, la lâcheté...