Le Titanic

 

 

 

 

 

Caractéristiques du paquebot

Le Titanic, un paquebot réputé insubmersible, était la propriété de la White Star Line, une compagnie britannique. En 1912, date de son naufrage, le Titanic était alors le plus grand navire du monde (il avait été construit en 1909) : 271,60 m de longueur, 28,5 m de largeur et 52 250 tonnes en déplacement. Capacité en passagers : 2 603 dont 905 en première classe, 564 en seconde et 1 134 en troisième. Equipage : 900 personnes. Les 20 canots de sauvetage pouvait contenir seulement 1 178 individus...

 

Le Naufrage

Le 14 Avril 1912, à 22h15, le Titanic heurte un iceberg.
Il envoie un premier S.O.S (le premier de l'histoire) à 0h45.
A 2h20, le 15 Avril, quatre heures après avoir heurté l'iceberg, il coule par 3 850 m de profondeur, à 725 km au sud de Terre-Neuve (grande île d'Amérique du Nord). Personnes à bord au moment du naufrage : 2 201, dont 885 membres d'équipage. Nombre de disparus : 1 490...

 

Les Survivants

711 personnes dont :
203
passagers sur les 325 en première classe (62,46 %),
118 sur les 285 en deuxième classe (41,40 %),
178 sur les 706 en troisième classe (37,94 %),
et 212 sur les 885 de l'équipage (23,95 %)
.

Répartition par sexe : 296 femmes adultes sur 402 (73,63%), 57 enfants sur 109 (52,29%) et 126 hommes adultes sur 805 (15,65%).
A noter que 20 des 23 femmes d'équipage (des femmes de chambre pour le plupart) furent sauvées.

 

Quelques Victimes

Il y avait à bord du Titanic quatre milliardaires américains : John Assor, Benjamin Guggenheim (le "Roi" du cuivre), George Widener (le "Roi" des tramways) et Charles H. Hays (le "Roi" des chemins de fer).

 

Les Corps

440 ont été retrouvés (120 d'entre eux, décomposés, sont rejetés à la mer), parmi lesquels 320 seront enterrés à Halifax, au Canada

 

Depuis…


Le coffre-fort du paquebot contiendrait pour 300 millions de dollars de bijoux.

Le 11 Avril 1987, à Washington, il y eut un diner-anniversaire organisé par la société historique du Titanic, avec 9 des 25 rescapés encore vivants... Au menu : faux-filet aux champignons et éclairs, comme en première classe, le soir du naufrage.

L'expédition réalisée entre le 25 Juillet et le 9 Septembre 1987 a permis de remonter 1 800 objets de l'épave.

 

Le Titanic avait deux jumeaux : l'Olympic, lancé en 1910 et désermé en 1935 et le Britannic, lancé en 1914 et coulé en 1916

  

Scénario d'un naufrage…


L'analyse des modèles mathématiques de la structure du bateau a permis d’étudier les charges et les tensions qui ont joué sur la coque, lors de l’impact avec l’iceberg. Le Titanic a été pris dans un phénomène de "succion"qui intervient lorsqu’un objet massif passe près d'un autre objet, comme un dock, un bateau ou un iceberg. La vitesse d'un bateau se déplaçant devant un objet crée un déséquilibre au niveau de la pression d'eau. La pression d'eau entre le bateau et l'objet est inférieure à celle qui se manifeste sur l'extérieur du bateau. Dès que les charges et les tensions sur la coque atteignent un point critique, la structure perd en rigidité et en flottabilité et la rupture est inévitable.     

Le choc a sans doute fait sauter les rivets de la coque, provoquant des brèches par lesquelles l’eau s’est engouffrée. L’eau submerge les cloisons étanches. La cheminée avant tombe, écrasant dans sa chute de nombreuses personnes. Un énorme grondement se fait entendre lorsque, à l'intérieur, tous les objets mobiles s'écrasent dans les fonds de l'avant submergé. Les lumières du navire clignotent une dernière fois et s'éteignent. Le navire se brise en deux.  

La structure du bateau était fragile entre les 3e et 4e cheminées, zone où la cassure s'est produite. C’est en effet à cet endroit qu’étaient situés un des puits de ventilation, des espaces vides sous les ponts, sans oublier la cage du grand escalier. Le bateau a commencé à se briser en deux morceaux au niveau de la ligne de flottaison, la proue et la poupe tombant séparément.

 

 

 

Les raisons d'une tragédie…


Comment ce géant des mers, fruit du savoir-faire de l’époque, a-t-il bien pu couler ? Les historiens en ont reconstitué les principales causes. C’est leur addition qui expliquerait la tragédie…

Conditions météorologiques défavorables

D'une douceur exceptionnelle dans les mers polaires, l’hiver 1912 avait vu de nombreuses plaques de banquise se détacher des glaciers du Groenland, dérivant vers le sud, à des latitudes anormalement basses.

La mer était trop calme pour permettre de voir l'iceberg assez tôt, car dans les conditions habituelles, le vent sur la mer provoque quelques franges d'écume au bord des icebergs visibles de loin.

Défauts de conception et de fabrication

Le délai était trop long entre la commande de la barre et la réaction du navire (35 secondes)

Les cloisons transversales séparant les compartiments dits "étanches" n'étaient pas assez hautes, permettant à l'eau de passer d'un compartiment à l'autre

La structure du bateau était trop fragile entre les 3ème  et 4ème  cheminées, zone où la cassure s'est produite

L'acier utilisé pour réaliser les tôles de la coque (25,4 mm d'épaisseur) et les rivets de raccordement étaient de qualité médiocre et fragiles à basse température

La capacité des canots de sauvetage (20 canots contenant 1 178 places) était très inférieure au nombre de passagers (2 201).

Conditions de navigation risquées

La vitesse du navire — 22,5 nœuds, soit 41,7 km/h — était trop élevée pour la traversée d'une zone réputée dangereuse. A cette vitesse, un paquebot géant de 270 m et 46 000 tonneaux ne peut virer en moins de 500 m et, à plus de 40 km/h, nécessite 1,5 km pour s’arrêter !

Erreurs et négligences de l'équipage

Les opérateurs radio n'ont pas transmis à temps aux officiers, tous les messages signalant la présence d’icebergs.

Les veilleurs du nid-de-pie n'avaient pas de jumelles de surveillance.
La gravité du choc avec l'iceberg ayant été minimisée, les premiers canots de sauvetage sont partis quasiment vides.

De nombreuses portes de communication au niveau des 3e classe étaient fermées à clé et certaines étaient gardées par des hommes d'équipage armés.

La position annoncée du navire était inexacte : l'épave se trouve à 13,7 milles (25,5 km) au Sud-Est.

La plupart du personnel de bord avait été recruté peu de temps avant le départ de la traversée et était insuffisamment formé.

LES RIVETS

Comment le plus grand paquebot du monde, conçu et dessiné pour résister 72 heures à la pire des catastrophes, a-t-il sombré en moins de trois ? Lors des plongées effectuées sur l'épave depuis 1996, on observa grâce à un sonar, qu’il n’y avait eu ni fracture ni déchirure. Les 6 ouvertures latérales sur le flanc tribord du Titanic dues au choc avec l’iceberg montraient en fait que les joints entre les plaques avaient sauté.


On retrouva d’ailleurs des rivets, certains ayant sans doute été arrachés de la coque, car leur partie aplatie avait disparu. Ces rivets furent confiés au Dr Timothy Foecke, expert métallurgiste américain du Laboratoire de sciences et techniques des matériaux de l'Institut national de technologie (organisme gouvernemental américain, installé à Gaithersburg, Maryland). Il étudia leur structure et leur composition en mettant en oeuvre des moyens d'analyse sophistiqués : métallographie microscopique, spectrographie aux rayons gamma ou réactions chimiques de surface.

Le détail qui tue

Les scories sont des impuretés provenant de la fonte du minerai. Pour renforcer le fer forgé, un faible pourcentage de scories est nécessaire et, en revanche, un excès de scories le rend fragile et cassant.

Des rivets normaux contiennent 2 % de scories; les rivets analysés en contiennent en moyenne 9,3 % (19 rivets sur 48 analysés présentent un excès de scories, dont certains un taux de 17 %). La coupe transversale d'un rivet montre que les scories sont réparties sur toute la longueur et que le fil (la direction des fibres) tourne brutalement à angle droit par rapport à l’axe de la tige, constituant une zone de grande fragilité.

Ces résultats montrent que l'impact de l'iceberg n'a pas provoqué d’entailles sur le flanc tribord du navire comme on l’a longtemps pensé, mais qu'il a probablement fait sauter des rivets structurellement fragiles, désassemblant ainsi des plaques de coque… et ouvrant des voies d’eau.

 

 

On a retrouvé le Titanic…

           
Depuis 1912, nombreux furent les projets d'exploration ou de renflouement du Titanic. Il faudra attendre 73 ans pour que l'équipe franco-américaine dirigée par Jean-Louis Michel, ingénieur à l'Ifremer, et le géologue Robert Ballard, du Woods Hole Institute (Cape Cod, États-Unis) réussisse l’impossible : grâce à son radar à balayage latéral et ses caméras vidéo, le traîneau sous-marin remorqué sans pilote Argo, enregistre la première image du Titanic, le 1er septembre 1985 : une chaudière bleutée.         

C’est ainsi qu’on a appris que le Titanic repose par 3 800 mètres de profondeur. Il faudrait empiler plus de 12 tours Eiffel (haute de 300 mètres) pour atteindre la surface depuis le site de l'épave. L'énorme pression de 380 bars qui règne à cette profondeur interdit toute exploration du site sans l'aide de sous-marins sophistiqués conçus pour les grandes profondeurs. Grâce à son partenariat avec l'Ifremer, l'institut océanographique français et l'institut d'océanologie P.P. Shirshov de Moscou, RMS Titanic Inc., a accès à cette technologie.  

6 expéditions ont été conduites au cours des étés 1987, 1993, 1994, 1996, 1998 et 2000, en vue de récupérer des objets sur le site de l'épave. RMS Titanic Inc. a effectué sa sixième expédition du 26 juillet au 23 août 2000, période pendant laquelle 28 plongées ont été faites et plus de 800 objets différents récupérés. Parmi ces objets figurent des parties du navire, des effets personnels comme des bijoux, des lettres et des parfums, ainsi que de la vaisselle et de l'argenterie de la White Star Line.

 

L'attaque des microbactéries…

           
Sur plus de 80 % de sa coque le Titanic est couverte de stalactites brun-rouge, d'une masse évaluée à 650 tonnes. D'où proviennent ces formations de rouille ?         

Comment la coque du paquebot a-t-elle pu se dégrader alors qu'il n'y a pas d'oxydation à 3 800 mètres de profondeur ? D'après le Dr D. Roy Cullimore — professeur de microbiologie appliquée à l'Université de Regina du Saskatchewan, Canada — ces agglomérats proviennent de colonies de micro-organismes consommant le fer. Du minerai de fer fut extrait et transformé en acier pour la construction du Titanic. Depuis le naufrage, les micro-organismes sont en train de renvoyer cet acier à son état initial de minerai. À mesure que ces bactéries rongent l'acier, elles produisent l’agglomérat où se concentrent les oxydes de fer qui donnent une couleur variant de l'orange au noir en passant par le brun.          

Un repas de 600 kilos de fer par jour !       

Pour démontrer sa théorie, Roy Cullimore a imaginé un piège à bactéries : il a installé des pellicules photos sur le pont du bateau. Trois ou quatre jours plus tard, des petites colonies de bactéries se sont agglomérées et ont attaqué le métal argentique des pellicules. Ces bactéries construisent avec leurs déjections les stalactites qui pendent de presque toutes les ouvertures de l’épave. Le Dr Cullimore a calculé que ces bactéries grignotaient environ 600 kilos de fer par jour sur le Titanic. Il estime que 20 % de la proue a déjà été consommée et prédit que si le navire continue à perdre du métal, il finira un jour par s'effondrer

Les dernières découvertes… 

Novembre 2002  
L'enfant du "Titanic" identifié     

En 2002, près de 90 ans après le naufrage et pour la première fois dans l'histoire du Titanic, la science fut utilisée comme ultime recours pour découvrir l’identité d’une des 43 victimes non identifiées. C’est ainsi que grâce au laboratoire Paléo-ADN de l'Université Lakehead (Ontario) — qui possède l'un des rares équipements au monde capables d'extraire et d'amplifier l'ADN dégradé à partir d'échantillons anciens — il a été possible d’identifier le petit garçon de 13 mois, découvert flottant dans un gilet de sauvetage après le naufrage du Titanic. Enterré dans le cimetière d'Halifax (Canada), le corps a été exhumé afin de dresser son profil génétique. Il est comparable à celui d'une Finlandaise, petite-nièce de la mère de l'enfant. Les chercheurs sont arrivés à cette famille par élimination et déduction en étudiant la liste des passagers. Le petit Finlandais, qui a péri avec sa mère et ses quatre frères, se nomme Eino Vijami Panula.         

(Sources Alain Dufief) 


Mercredi 5 février 2003  
Les passagers du Titanic sont morts d'hypothermie, pas de noyade

La plupart des passagers du Titanic, qui ont été découverts porteurs d'un gilet de sauvetage et flottant dans l'eau, auraient pu être sauvés, car ils n'étaient pas noyés, mais en état d'hypothermie, estime un médecin américain dans une lettre au Lancet. Les marins du Carpathia, sur les lieux une heure cinquante après le naufrage, n'ont porté secours qu'aux personnes se trouvant dans les canots de sauvetage et ont laissé pour morts tous les passagers qui se trouvaient dans l'océan - d'une température de moins 2,2 degrés centigrades - même si leur tête dépassait de l'eau, rappelle le Dr M. R. Shetty, de Mount Prospect, dans l'Etat d'Illinois.        

Depuis ce naufrage, au moins dix-sept personnes ayant longuement séjourné dans des eaux glacées ou dans un premier temps considérées comme noyées ont pu être ranimées grâce à des manoeuvres de réchauffement ou une réanimation cardio-pulmonaire, rappelle-t-il dans l'hebdomadaire britannique daté du 1er février 2003. Et "une totale récupération est possible, même après une submersion de 40 minutes", souligne-t-il.  

Le naufrage, le 15 avril 1912, du Titanic, paquebot britannique prétendument insubmersible, a fait plus de 1.500 morts, pour 711 rescapés. Le navire ne transportait que 2.201 personnes, mais était équipé de 3.560 gilets de sauvetage, ce qui laisse supposer que toutes les personnes qui ont succombé en portaient un. Cependant, les 1.489 personnes qui sont tombées à l'eau ont été officiellement déclarées mortes par noyade, souligne le médecin américain.

 

Quand le réel rejoint la fiction…


"75.000 tonnes de masse brute fonçant à travers le brouillard à la vitesse de 15 mètres par seconde, étaient venus s’encastrer dans un iceberg". C’est ainsi que Morgan Robertson, écrivain New-yorkais, décrivait la catastrophe dans un roman "prophétique" daté de 1898. Dans ce récit de "science-fiction" avant la lettre, un paquebot géant propulsé par trois hélices et réputé insubmersible, est lancé par une nuit d'avril, pour son voyage inaugural. Il transporte 3000 passagers, il mesure 800 pieds de long, il jauge 70 000 tonneaux. Malheureusement, il rencontre un iceberg, il coule, et comme il n'y a que 24 canots de sauvetage, il y a plus d’un millier de victimes. Nom du navire : Le Titan.

Or, en 1912, 14 ans après, le Titanic coule par une nuit d'avril après avoir heurté un iceberg…

Petite revue des coïncidences :

 

Dans le roman

Dans la réalité

Nom du bateau

Titan

Titanic

Taille du bateau

214 mètres

269 mètres

Tonnage

45 000 tonnes

46 000 tonnes

Vitesse

25 nœuds

22 à 24 nœuds

Nombre d'hélices

3

3

Compartiments étanches

19

16

Passagers

Environ 3000

Environ 2200

Date du naufrage

Avril

Avril

Lieu du naufrage

Atlantique Nord

Au large de Terre-Neuve

Causes du naufrage

Collision avec un iceberg

Collision avec un iceberg

Insubmersibilité présumée

Oui

Oui

Canots de sauvetage

En nombre insuffisant

En nombre insuffisant

 

Leçons tirées du passé


Sachez que de nos jours, les paquebots et ferries sont équipés de canots de sauvetage permettant d'accueillir le double de passagers prévus lors de la traversée... Mais les accidents ne sont toujours pas inévitables et il semblerait qu'aucun bateau ne soit véritablement "insubmersible"... En effet, ces dernière années, deux ferries ont sombré entraînant chacun la mort de 800 personnes... mais les conditions dans lesquelles ces derniers ont coulé étaient bien pire que celles du Titanic... Les deux bateaux avaient pris de la gîte, c'est à dire que les bateaux s'étaient inclinés d'un certain nombre de degrés entraînant par exemple l'impossibilité pour les passagers se situant à des ponts inférieurs de remonter vers les ponts supérieurs du fait que les escaliers étaient inutilisables... car comme les bateaux avaient pris de la gîte, les escaliers étaient devenus de véritables murs... Dans "Titanic", nos deux héros utilisent souvent les escaliers pour se sortir de mauvaises situations, mais si le Titanic avait pris de la gîte, ils auraient été sans aucun doute coincés comme des rats aux ponts inférieurs...