L'Encyclopédie duCitation Savoir Relatif et Absolu
Bernard Werber

Comme des vagues

Les femmes fonctionnent par vagues.
Leur humeur varie. Quand elle chute, leurs compagnons s'affolent et essaient à toute vitesse de résoudre leurs problèmes pour ralentir leur descente. Ainsi, ils les empêchent de descendre au plus bas et de toucher le fond pour remonter. Ainsi, elles n'en finissent pas d'aller et venir dans les zones en abîmes sans jamais trouver le fond où elles auraient pu prendre appui pour remonter.
En fait quand la femme se plaint, elle n'exige pas que l'homme l'aide à ne pas chuter, elle réclame seulement d'être écoutée. Elle veut un témoin de son expérience : sa descente, son contact avec le fond et sa remontée. Mais l'homme s'affole trop vite. Il veut prouver qu'il est tellement fort qu'il peut stopper ce genre de phénomène. Comme si un homme pouvait arrêter une vague ! Mais en empêchant la chute libre, il empêche aussi la remontée franche. C'est un peu comme ces médicaments qu'on prend dès qu'une fièvre se déclenche. Les médicaments arrêtent la fièvre et empêchent le corps de chauffer suffisamment pour brûler le microbe.
Il ne faut pas avoir peur de ce qui descend et de ce qui chauffe. Si on ne s'en préoccupe pas, le plus souvent, tout naturellement ce qui descend finit par remonter, ce qui finit par refroidir. Ce qui devrait plutôt nous inquiéter, c'est un corps qui ne connait pas de fièvre. Et une femme toujours d'humeur égale.