La colline du Château
La colline du Château
est le berceau de la ville de Nice.
Culminant à 92 m, elle domine la plaine
du Paillon et, comme telle, constitue un formidable réduit défensif. Le site fut
donc toujours occupé. Les Ligures d'abord, puis les Grecs s'y installèrent.
Les
habitants de Cemenelum vinrent rejoindre le rocher pour
fuir les invasions qui menaçaient leur ville. Dès lors, la colline devient la
ville. On y trouve le donjon, la cathédrale, plusieurs églises, hôpitaux, marchés,
de nombreuses maisons et palais de la noblesse, dominés par leur tour, comme en
Toscane.
Les comtes de Provence, puis les ducs de Savoie, se préoccupent de
sa défense dès le XIIIe siècle.
En 1528, Charles III renforce les murailles
médiévales de trois grosses tours, sur l'entrée nord du site. Son fils Emmanuel-Philibert
tire les conséquences du siège de 1543, qui faillit emporter la ville : il fait
transformer toute la colline en citadelle, obligeant la population civile à la
quitter, et modernise les défenses. Eglises, hôpitaux, marchés, palais et maisons
sont presque tous rasés, sauf la cathédrale Sainte-Marie, consacrée en 1049, qui
devient la simple chapelle de la garnison. Le Château est assiégé et pris une
première fois par les Français en 1691, grâce à l'explosion du donjon. Il ne s'en
remettra jamais.
Repris par les troupes de Louis XIV en 1705, il est définitivement
détruit par elles en 1706, avec les murailles de la ville basse. Dès lors, la
colline devient un terrain vague pelé et parsemé de ruines, et le demeure jusqu'au
début du XIXe siècle.
La Ville obtient d'y établir, en 1755, son premier cimetière
moderne, ouvert en 1786, à la suite de l'interdiction de sépulture dans les églises
de la ville basse.
Enfin, en 1822, le roi Charles-Félix lui en concède la jouissance, à charge pour
elle d'y créer une promenade publique. Sous l'égide de Risso,
de Bottieri, les plantations d'arbres indigènes et exotiques
commencent en 1828, et donnent enfin à la colline l'aspect que nous lui connaissons
aujourd'hui.
La tour Bellanda (qui abrite le musée
de la Marine) est alors construite, vers 1840, puis la cascade, à la fin du siècle.
On accède au Château au nord, depuis la place Garibaldi par la rue Ségurane,
à l'est par la place Guynemer, au sud-ouest par l'ascenseur et l'escalier du quai
Rauba-Capèu, à l'ouest (depuis le Vieux-Nice)
par la rue du Château, la rue Rossetti, la rue de la Providence et la rue Sainte-Claire.
Accès : ascenseur situé à l'extrémité
est du Quai des Etats-Unis, au pied de la Tour Bellanda;
"Petit Train", départ devant le Monument du Centenaire, Jardin Albert
1er.
Multiples points d'accès pédestres depuis le Vieux-Nice
: 20 minutes.
Au sortir de l'ascenseur, redescendre sur la terrasse de la
Tour Bellanda, point panoramique sur la Baie des Anges et les quartiers
du bord de mer. A l'intérieur, Musée Naval.
La citadelle ayant été rasée
entre février et juillet 1706 sur ordre de Louis XIV qui occupait le Comté de
Nice, la colline reste propriété de la Couronne qui y maintient des batteries
d'artillerie. Le 3 mai 1822, le roi Charles-Félix en concède la jouissance à la ville. Transformée
en parc, reboisée, elle reste une zone "non ædificandi". Sur la plate forme principale (terrain de
sports, puits à citerne), subsistent les soubassements des cathédrales médiévales.
La première, commencée entre la fin du Xe siècle et 1018, consacrée en 1049, achevée
autour de 1164, avait 34 m. de long sur 17,50 m. de large.
Au XVe siècle,
ce premier édifice, très délabré, est rasé : ses soubassements sont conservés
comme crypte. Une nouvelle église est construite sur le même plan, rallongé de
4 m., entre 1429 et 1486. Le dédoublement des trois absides
des chevets successifs est bien visible. Au centre, le jubé du premier édifice
a été remis au jour lors des fouilles. Ebranlée lors du siège de 1691, la seconde
cathédrale, ruinée, fut en partie rasée avec le Château en 1706 et ses vestiges
aplanis.
Sur l'esplanade qui précède ces ruines
a été créé un musée lapidaire de plein air, dépourvu toutefois de toute notice
explicative. A l'ouest domine le "donjon", rocher escarpé, occupé entre
l'an mil et le XVIe siècle par le castrum médiéval.
Un belvédère, sous lequel
tombe une cascade artificielle, domine le Vieux-Nice et les quartiers occidentaux de la ville. Par beau
temps, le panorama s'étend de l'Estérel au Massif du Mercantour (Table d'Orientation).
Diamétralement opposée, une terrasse domine le port, face au Mont-Boron et à l'est de Nice. Des mosaïques modernes évoquent
les origines grecques de la ville, elles sont l'œuvre de Charles Catherin.
Gagner la plate-forme inférieure par une
promenade ornée de mosaïques dues au même artiste (Charles Catherin),
passer devant les cimetières israélites (Monument au Juif Inconnu victime des
camps d'extermination), catholique (chapelle fin XIXe; tombeaux du chevalier de
Lostanges (second de la "Surveillance" qui
coula l'anglais "Québec" le 6 octobre 1779), du général Gaspard Eberlé
(+ 1837), de Léon Gambetta (+ 1882), de François Grosso, de Rosa, mère de Garibaldi,
de Mercedes Benz qui laissa son nom à la célèbre marque d'automobiles, etc.…).
Face à l'entrée du cimetière, à droite,
la montée Menica-Rondelly (chansonnier niçois, auteur
de Nissa-la-Bella) conduit à la place Sainte-Claire où s'ouvre la chapelle et le couvent désaffecté
des Clarisses, construits entre 1604 et 1620, complétés en 1669. Le cloître remploie
des colonnes et des chapiteaux romans récupérés du cloître des Chanoines au Château.
Le couvent abandonné à la Révolution fut repris à la fin du XIXème
et jusqu'en 1973 par les Visitandines puis de nouveau laissé vacant. La chapelle,
réouverte et restaurée en 1986, a une façade ornée d'un
trompe-l'œil ; c'est le centre du culte de la "Fraternité de St Pie x"
à Nice. Par la rue de la Providence (oratoire) on longe le site de l'ancien couvent
des Visitandines et de son église Saint-François-de-Sales,
construit entre 1671 et 1676, agrandi au XVIIIe siècle ; au XIXe siècle, il abrite
les Cessolines ; entre les deux guerres s'y installe l'Hospice
de la Providence. En 1996, une opération immobilière a conduit à sa démolition,
ne laissant subsister que la chapelle, qui a de nouveau été restaurée.
Face à l'entrée, le bar La Treille,
dont la vigne inspira Dufy, Matisse, etc.…
La rue Saint-Augustin
conduit à l'église St-Martin-St-Augustin. S'élevait là une chapelle dédiée à
Saint Martin connue dès 1144, attribuée en 1405 aux chanoines de Saint Augustin
qui devaient desservir le quartier jusqu'en 1792. L'église actuelle fut reconstruite
à partir de 1680. La façade, édifiée en 1895, reprend l'ordonnance baroque du
XVIIe siècle. Son plan original, grâce aux angles arrondis, est à mi-chemin entre
l'octogone et l'ellipse. L'intérieur a été transformé au XIXe siècle. Néanmoins,
l'édifice est un bel exemple de construction baroque fin XVIIe influencé par la
Ligurie.
Près du chœur, dans la chapelle de gauche, une plaque des tailleurs
(1444). Dans le chœur, panneaux de la Pietà (entourage de Louis Bréa,
vers 1500) et de Saint Antoine de Padoue (Anonyme, vers 1530). Maître-autel en
marbres polychromes (1751).
Le couvent voisin reconstruit entre 1716 et 1719,
a été transformé en caserne après 1860 : il abrite les services du Génie.
Face à son portail, monument à Catherine Ségurane, lavandière
qui galvanisa la défense niçoise lors du siège de 1543 et dont le culte laïque
est célébré chaque année le 25 novembre, maire et édiles en tête.
Par les rues Sincaïre
(bastion pentagonal des remparts disparus) et Catherine Ségurane,
on atteint la place Garibaldi. Ce bel exemple de place royale européenne, décidée
par le roi en 1758, fut commencée en 1773. L'entrepreneur
Antoine Spinelli en dirigea la construction et dressa
les plans de la Chapelle du Saint-Sépulcre, érigée au centre des immeubles à programme
de l'aile sud, pour les Pénitents Bleus.
La Chapelle du Saint-Sépulcre
(heures d'ouvertures affichées), de plan néo-classique (1782-84) est à l'étage.
On y conserve les statues de la Vierge du Sincaïre et
de Saint Sébastien, bois polychrome fin XVIe siècle, et les objets processionnels
des Pénitents, deux marbres, un Christ de Pitié et une dédicace, encadrent le
portail ; ils proviennent de la chapelle vôtive N.-D.
de Sincaïre, détruite à la fin du XVIIIe siècle dans
le voisinage.
Récemment restaurée (1992-93) la
toile du maître-autel représentant l'Assomption est une des meilleures œuvres
du peintre Abrahma-Louis Van Loo
(Amsterdam 1653-Nice 1712) qui s'inspira d'un modèle de Guido Reni.
Au
centre de la place, statue de Joseph Garibaldi (Nice 1807-Caprera 1882), Héros
des Deux Mondes, par Etex et Deloye p. Une salle entière
lui est consacrée au Musée d'Art et d'Histoire du Palais Massé na (peinture, sculptures,
dessins, lithographies et objets divers)