Discours officiel :
Vidéo complète du discours intégral :
http://www.viewontv.com/2007_wmv_presid/20070330_nice/20070330_nice_ns.asx
le discours exact (mot pour mot) :
Mes chers amis,
Mes chers amis,
Je veux
vous dire combien je suis heureux de me retrouver une fois de plus parmi vous,
avec Christian Estrosi qui est mon ami, et en politique les vrais amis ne
sont pas si nombreux.
Avec tous les élus des Alpes Maritimes que je connais
depuis longtemps, et sur qui je compte tant.
Je veux vous dire combien je suis
heureux de me retrouver, cher Jacques, encore une fois dans cette ville de Nice
qui restera pour moi la ville où, pour la première fois de ma vie, j'ai pris la
parole dans un congrès politique.
C'était il y a si longtemps, et pourtant
je m'en souviens comme si c'était hier.
Vous le comprenez, ce n'est pas sans
une profonde émotion que je retrouve ces lieux familiers, cette ville familière
où tout a commencé, en ce moment pour moi, où quoi qu'il arrive, s'ouvre
une nouvelle vie.
Car être candidat
à l'élection présidentielle, ça change tout dans la vie d'un homme, être candidat
à l'élection présidentielle ça change tout dans le rapport qu'un homme politique
entretient avec la politique, avec les Français, et avec la France.
Le
Président de la République ce n'est pas le chef d'un parti. Le Président de la
République ce n'est pas le chef d'une majorité. Ce n'est pas le Président de la
droite, de la gauche ou du centre, même si je suis convaincu qu'il doit rester
fidèle aux valeurs qui fondent son engagement politique.
Non Le Président
de la République c'est le Président de tous les Français. C'est l'homme de la
nation qui incarne la France aux yeux du monde, qui parle au nom de la France.
Et la France ce n'est pas la droite, ce n'est pas la gauche, ce n'est pas
le centre, la France, ce sont tous les Français quelles que soient leurs convictions,
leurs origines, leur religion.
C'est ma conception de la fonction présidentielle.
C'est ma conception de la nation.
C'est ma conception de la République.
Et c'est pour cela que dans cette campagne je veux parler à tous les Français.
et c'est la raison qui a fait que j'ai demandé à mes amis de me laisser libre,
libre d'aller vers ceux qui n'avaient jamais appartenu à ma famille politique,
libre d'aller vers ceux qui n'avaient jamais été mes amis, libre d'aller vers
ceux qui parfois m'ont combattu mais qui aiment la France, qui ne veulent pas
accepter pour elle un destin médiocre.
Pour moi il n'y a qu'une France, il
n'y a qu'une histoire de France, il n'y a qu'une République.
Il n'y a pas
une histoire de France de droite et une histoire de France de gauche.
L'histoire
de France appartient à tous les Français.
Il n'y a pas une République de droite
et une République de gauche.
La République c'est le bien commun de tous les
Français.
Et bien je vais le dire en prenant mes responsabilités
La droite
républicaine a eu tort pendant trop longtemps d'abandonner...
je dis abandonner,
la République à la gauche et la nation à l'extrême-droite.
Ce fut une double erreur !
J'ai
voulu en finir avec cet abandon.
Je veux tout assumer : toute l'histoire de
France,
toutes les valeurs de la France,
toute la République.
La France
est une synthèse toujours recommencée entre les Girondins et les Jacobins,
entre
ceux qui croient au Ciel et ceux qui n'y croient pas,
entre l'autorité de
l'Etat et la liberté de l'individu,
entre la raison et le sentiment, entre
l'efficacité et la justice.
La synthèse pour moi ce n'est pas le juste milieu,
ce n'est pas le plus petit dénominateur commun,
la synthèse ce n'est pas
ce qu'on appelait jadis la " troisième force ", qui dans notre histoire n'a toujours
été qu'une combinaison d'appareils.
La synthèse pour moi, c'est autre chose,
c'est dépasser les contradictions, non de faire comme si elles n'existaient
pas
c'est les accepter ces contradictions, qu'il y a en chacun d'entre nous,
pour les dépasser, non pour les nier.
La synthèse pour moi ce n'est pas de
négocier des ralliements en marchandant les idées et les convictions.
Et l'une
de mes fiertés c'est d'avoir rassemblé toute notre famille politique sans faire
aucune concession sans affadir nos valeurs, nos idées, nos convictions, l'idéal
qu'est le notre.
Simplement en disant à chacun tu es libre de prendre ta part
dans le combat qui va s'engager.
La synthèse pour moi c'est rassembler sur
un projet des gens qui ont des histoires, des parcours, des sensibilités différentes.
C'est de convaincre ceux qui se sont combattus non d'oublier leur combat,
non d'en oublier les raisons, mais de travailler ensemble à un but commun dans
lequel chacun pourra se reconnaître.
Je n'ai demandé à aucun de ceux qui sont
venus m'aider de renier ce qu'ils étaient, leurs amitiés, leur passé, leur identité,
je leur ai demandé de venir en femme et en homme libre, apporter au grand rassemblement
que nous sommes en train de construire ce qu'ils sont capables d'apporter ; c'est
ça la liberté, comment pourrais-je dire à la France, je veux plus de liberté pour
vous et à mes amis, je veux moins de liberté pour vous : je ne serai pas l'homme
de ces incohérences
Dépasser les clivages pour moi ce n'est pas renier les
convictions, c'est simplement oublier les étiquettes, passer par-dessus les a
priori, laisser aux socialistes le sectarisme. Etre tolérant, être ouvert, vouloir
le rassemblement des Français, c'est l'objectif que je me suis fixé, c'est la
ligne de conduite que je me suis imposée.
Je veux proposer aux Français une
nouvelle synthèse pour la France , je veux rassembler les français sur des convictions
et non sur des étiquettes pour que la République redevienne une idée neuve et
un projet partagé. Le pari extraordinaire que je me suis imposé c'est que les
français de toutes conditions se reconnaissent dans un même projet, c'est que
le modeste des ouvriers adhère aux valeurs que je défends, comme le plus exposé
des Chefs d'entreprise peut comprendre ce que je dis.
C'est ça la synthèse
c'est pas avoir un discours pour chacun, c'est un même discours dans lequel chacun
reconnaît ses convictions, voilà la grandeur de la politique.
Alors
mes chers amis,
Cette ligne, cette ligne politique, rien, personne ne m'en
fera dévier.
Et que l'on ne compte pas sur moi pour passer sous silence les
questions qui fâchent au prétexte que pour rassembler les Français
il faudrait
mettre tout le monde d'accord en ne disant plus rien !?!
en ne proposant plus
rien !?!,
en ne voulant plus rien !?!
Le consensus à ce prix, c'est de
la résignation,
moi je veux de la conviction
et ce serait rendre un mauvais
service à la démocratie que de choisir l'ambiguïté plutôt que la clarté.
Je
veux être le Président de la clarté et je veux combattre l'ambiguité.
Ce serait
dénaturer une fois encore l'élection présidentielle en ne proposant pas aux Français
un choix clair.
Et à ceux de mes
propres amis qui me disent : " Nicolas, ça va bien, ne prends pas trop de risques,
calcule un peu plus, donne un peu moins, tu es en tête, sois prudent "
Je
n'aime pas cette prudence,
celle qui consiste à expliquer aux français : "
je ne vous dis pas tout avant, parce que de toute manière, je ne ferai pas tout
après "
moi je veux la clarté,
je dirai tout avant parce que je ferai
tout après : voilà ma ligne politique.
Alors, je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas, je ne vous décevrai pas, parce que si je le faisais, ce serait prendre le risque que ce rendez-vous présidentiel, si souvent manqué au cours des dernières décennies, le soit une fois encore et j'ai peur que cette fois ci , cela serait la fois de trop.
La
France a trop retardé l'heure du choix. La France a trop différé les changements
nécessaires pour relever les grands défis du XXIe siècle.
La France a trop
attendu pour décider de son avenir au risque que les événements décident à notre
place ;
le choix n'est pas de choisir de décider, le choix c'est est-ce que
vous décidez vous-même de votre avenir ou est-ce que vous laissez les événements
décider pour vous de l'absence de votre avenir,
c'est ça le choix,
soit
vous subissez les événements,
soit vous les anticipez,
je vous propose
que nous les anticipions.
Pour moi le choix est clair : c'est une question
de valeurs.
C'est une affaire de principes.
Le 22 avril et le 6 mai, les
Français auront à choisir entre deux conceptions de la politique,
deux conceptions
de la nation,
deux conceptions de la République
et, au fond, entre deux
conceptions de l'homme
et même de la civilisation.
Cette élection elle
est peut-être la plus décisive des 30 dernières années.
Pour la première fois
depuis 30 ans, c'est la morale et non la gestion qui se trouve placée au cœur
de la politique.
Je ne vous demande pas de faire un choix de gestionnaire,
de technicien ou de technocrate, je vous demande de faire un choix de valeurs,
et d'oser à nouveau porter la question de la place de la morale au cœur des valeurs
qui sont celles de la République
C'est un choix de civilisation.
Et
Pour la première fois depuis 30 ans, on parle de morale dans une campagne électorale.
Pour la première fois depuis 30 ans il ressort du débat électoral que la France
n'est pas confrontée à une simple crise de moral, mais à une véritable crise morale.
Cette crise morale, on en mesure la profondeur, quand on voit ce que le seul
fait de parler de l'identité nationale peut provoquer l'hystérie...
l'hystérie
dans une partie de la classe politique,
la candidate socialiste m'a dit :
(non,
non, mais attends)
" ignoble ", le mot a été prononcé,
l'hystérie dans
certains milieux intellectuels,
l'hystérie dans les médias…
Alors Que
l'identité nationale soit devenue à ce point une grossièreté pour tant de gens
qui pourtant ont une responsabilité dans la société, pour tant de gens qui pourtant
prétendent appartenir à une élite, pour tant de gens qui se croient autorisés
à donner des leçons à tout le monde, voilà ce que j'appelle le symptôme d'une
grave crise morale dans la France d'aujourd'hui
Alors
la question, elle est là : je ne me laisserai pas intimider par la pensée unique.
Et Je ne me laisserai pas enfermer dans le politiquement correct.
Je veux
tout simplement dire la vérité aux Français.
Je veux leur dire la vérité sur
la France.
Je veux leur dire ma vérité sur la politique et sur la morale.
Je veux leur dire que le 22 avril et le 6 mai, ils auront à choisir entre
ceux qui ne veulent plus entendre parler de la Nation et ceux dont je suis qui
exigent qu'on respecte la Nation française.
Oui, Je veux que l'on respecte
la Nation.
Je veux dire aux
Français qu'ils auront à choisir entre ceux...
merci, merci, mais il faut
quand même que j'arrive au bout…oui, je veux dire aux français... et croyez bien
que tous les soirs, je suis en réunion, et j'attache grand prix, je veux vous
le dire, à ce que je dis, j'attache grand prix au discours que je prononce, simplement
pour une question, c'est que je veux respecter ceux qui prennent 2 heures pour
venir m'écouter, je ne veux pas abaisser le niveau politique, je veux le tirer
vers le haut, et vous savez, c'est très grave, tout ce que je vais vous dire ce
soir, je le pense vraiment sincèrement…
alors, c'est vrai vous allez avoir
à choisir entre qui ceux aiment la France et ceux qui affichent leur détestation
de la France.
Français au sang mêlé, dont la famille doit tout à la France,
moi je veux dire que je suis fier d'être Français et que je veux rendre aux Français
la fierté de la France
et je ne veux affliger à personne cette peine si cruelle
d'être obligé de vivre dans un pays qu'on ne respecte pas ou qu'on n'aime pas
Je veux dire aux français qu'ils auront et je le dis dans cette région à choisir
entre ceux qui assument toute l'Histoire de France et les adeptes de la repentance
qui veulent ressusciter les haines du passé en exigeant des fils qu'ils expient
les fautes supposées de leur père. Moi Je suis de ceux qui pensent, et j'assume
mes responsabilités, que la France n'a pas à rougir de son histoire.
La France
n'a jamais commis de génocide.
La France n'a pas inventé la solution finale.
La France a inventé les droits de l'Homme
La
France est le pays du monde qui s'est le plus battu dans l'univers au service
de la liberté des autres
La France n'a pas de leçon à recevoir de ce point
de vue.
Alors, Je suis convaincu
que pour un Français, haïr la France, c'est se haïr lui-même.
Je suis convaincu
que la haine de soi est le commencement de la haine des autres.
Je veux dire
que durant la guerre, tous les Français n'ont pas été pétainistes, qu'ils y a
eu aussi les héros de la France libre et de la résistance, que si certains Français
ont dénoncé des Juifs, d'autres, plus nombreux, les ont aidés au péril de leur
vie, que des mères ont caché des enfants juifs parmi leurs propres enfants.
C'est
cela aussi l'histoire de la France
Mais
je veux dire plus
Je veux dire que dans les colonies, tous les colons n'étaient
pas des exploiteurs, qu'il y avait parmi eux beaucoup de gens courageux qui avaient
travaillé dur toute leur vie, qui n'ont jamais exploité personne, qui avaient
construit des routes, des hôpitaux, des écoles, qui avaient enseigné, qui avaient
soigné, qui avaient planté des vignes et des vergers sur un sol aride, qui ne
devaient rien qu'à eux-mêmes, qui avaient beaucoup donné à une terre où ils étaient
nés et qui un jour n'ont eu le choix qu'entre la valise et le cercueil. Ils ont
tout perdu. Je veux qu'on respecte ces français.
Oui, je veux qu'on les respecte
et je veux dire que si la France a une dette qu'elle n'a pas réglée, c'est
celle qu'elle a vis-à-vis de ceux qui en Indochine et en Algérie se sont battus
pour elle et qui ont du quitter leur pays pour ne pas être assassinés.
cette
dette là, nous ne l'avons pas encore payée
Je
veux que la France reconnaisse sa dette, vis-à-vis des harkis et des supplétifs
d'Indochine et qu'elle honore ceux qui se sont battus pour le drapeau tricolore.
C'est une question d'honneur et l'honneur pour moi c'est encore une vertu
cardinale pour un homme comme pour une nation. Je me devais de le dire ;
et
à tous ceux qui me disent " mais pourquoi parles tu de tout cela ?
" et ben
tout simplement que candidat à la présidence de la République française, il me
semble de mon devoir de parler de la France ; si candidat à la présidence de la
République française, je ne parle pas de la France, de quoi devrais-je parler
?
Alors Je veux dire aux Français que le 22 avril et le 6 mai, ils auront
à choisir entre ceux qui sont attachés à l'identité nationale et qui veulent la
défendre et ceux qui pensent que la France a si peu d'existence qu'elle n'a même
pas le droit à une identité.
Je crois à l'identité de la France qui est faite
de principes et de valeurs qui ont été forgées au cours d'une très longue histoire
et Je crois que ces valeurs sont universelles, qu'elles expriment une grande idée
de l'homme et je crois même que ces valeurs qui expriment une grande idée de l'homme,
elles ne sont pas négociables.
Je crois que la liberté de conscience n'est
pas négociable.
Je crois que la laïcité n'est pas négociable.
Je crois
que l'égalité de l'homme et de la femme n'est pas négociable.
Je crois que
les droits de l'Homme ne sont pas négociables.
Et que ceux qui ne veulent
pas de ces valeurs, ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République
française.
Et à tous ceux qui ne considèreraient pas leur femme comme leur
égale, à tous ceux qui veulent imposer un mari à leur fille, à tous les grands
frères qui veulent imposer une tenue à leur sœur, à tous ceux qui veulent garder
leur femme à la maison, à ceux qui sont polygame, et bien je leur dis : ce sont
des valeurs profondément incompatibles avec la République française.
Mais,
je dis dans le même temps qu'on doit reconnaître chacun dans sa différence, et
chacun dans son identité.
Je crois qu'au cœur de l'identité de la France,
il y a la langue française et que pour ceux qui veulent vivre en France, la maîtrise
de la langue française est une exigence qui n'est pas négociable.
Je souhaite
qu'on ne puisse pas vivre durablement en France, sans savoir parler et écrire
le français.
Je souhaite que le droit au regroupement familial soit subordonné
à l'obligation de prouver qu'on a les moyens de loger sa famille car si on n'a
pas les moyens de loger sa famille, alors cela veut dire qu'on en accepte les
squatts et personne ne peut souhaiter pour la dignité d'un être humain qu'il soit
condamné à vivre dans un squatt,
je veux que pour faire venir sa famille on
prouve qu'on a les moyens par le revenu de son travail et non pas des allocations
sociales de faire vivre sa famille,
parce que faire venir sa famille sans
avoir de quoi la faire vivre et de quoi la loger, c'est une impasse, je veux l'obligation
d'apprendre à parler le français avant d'entrer sur le territoire national. Car
si on ne parle pas notre langue, on ne peut pas s'intégrer à notre pays.
Alors
Les Français auront à choisir entre ceux qui pensent que l'identité de la France
c'est ce que la France a de plus précieux à offrir en partage à ceux qui veulent
devenir français et ceux qui veulent réduire la France à une juxtaposition de
communautés et la nationalité française a un statut juridique.
Je veux que
l'identité de chacun soit respectée. et je me suis beaucoup battu pour que chaque
religion ait les même droits que personne ne se sente victime du racisme,
et
pour moi l'antisémitisme est aussi condamnable que l'islamophobie,
je mets
les deux sur le même plan,
mais je veux le dire comme je le pense
Je veux
que nul n'oublie son origine, son histoire, sa culture, parce que je crois que
la différence est une richesse.
Mais en même temps je veux que la politique
de l'immigration soit liée à la politique de l'intégration.
Qu'est-ce qu'une
intégration réussie sinon de se sentir français à part entière ?
Sinon d'être
fier d'être français
Sinon d'avoir ajouter à sa culture d'origine, la culture
française
Sinon d'avoir ajouté à l'identité qu'on apporte avec soi, l'identité
française qui fonde le sentiment d'appartenance à cette communauté de destins
qui s'appelle la France
Le 22
avril et le 6 mai les Français auront à choisir entre l'unité de la France, fondée
sur le principe d'égalité et le communautarisme.
Le communautarisme je le
refuse parce qu'il rend ce qui nous sépare plus fort que ce qui nous unit.
Je
refuse le communautarisme parce qu'il enferme chacun dans ses origines et dans
ses croyances.
Je refuse le communautarisme parce qu'il ouvre la voix à la
loi des tribus et à la violence.
Je refuse le communautarisme parce que c'est
le contraire de la République.
Les Français auront à choisir entre ceux qui
pensent que la République commence avec le respect de la loi...
et ceux qui
pensent que la liberté c'est avoir le droit de faire n'importe quoi.
Les français
auront à choisir entre ceux qui veulent que les délinquants soient punis...
et ceux qui prétendent que c'est toujours la société qui est coupable et jamais
les délinquants.
Voilà un choix simple
Moi je suis convaincu
que le respect des lois de la République est la condition de la liberté.
Je
suis convaincu que lorsque les lois ne sont plus respectées, ce sont les plus
faibles, les plus vulnérables, les plus modestes, qui sont les premières victimes.
Je le dis comme je le pense : le premier devoir d'un Président de la République
est de faire respecter les lois de la République et je trouve indigne d'un candidat
à la présidence de la République de prendre le parti de ceux qui violent la loi,
délibérément...
Alors, les Français auront à choisir entre ceux qui ont plus de considération pour les délinquants que pour les victimes.
Ma conviction,
c'est qu'un homme politique responsable se doit d'être toujours du côté des victimes
et qu'un homme politique qui prend le parti des délinquants est un irresponsable
qui ne mérite pas les responsabilités auxquelles il prétend...
Ce qui vient de se passer, autour des événements de la gare du Nord, est un autre révélateur de la gravité de la crise morale que nous traversons.
Je vais employer des mots simples et des sentiments forts pour être sur d'être compris, je n'avance pas masqué
C'est
inouï ce qui s'est passé :
voici un jeune délinquant,
déjà impliqué à
22 reprises dans des délits souvent commis avec violence,
sept fois condamné,
ayant fait l'objet de deux interdictions du territoire par la justice
et
d'un arrêté de reconduite à la frontière,
qui prend le métro
sans payer
son billet,
qui s'en prend violemment aux agents de la RATP qui veulent le
contrôler,
qui est revenu illégalement en France après en avoir été expulsé
et qui devient... une sorte de héros... pour Madame Royal et pour Monsieur
Bayrou...
et pour une partie de ce microcosme parisien qui ne prend jamais
le métro et qui n'a pas besoin de se lever tôt pour aller gagner sa vie.
Prendre
la défense du fraudeur...
Toujours trouver des excuses à ceux qui ne respectent
rien...
Voilà ce que j'appelle la faillite morale d'une certaine gauche !
Absoudre
le fraudeur...
Absoudre le fraudeur, alors que c'est le travailleur qui a des
fins de mois difficiles qui paie à sa place.
Voici ce que j'appelle la faillite
morale d'une certaine gauche !
et je veux dire que la fraude, c'est un impôt
qui est payé par les plus pauvres
Prendre systématiquement contre la police,
contre la gendarmerie,
le pari des voyous et des casseurs qui cherchent
le moindre prétexte,
pour terroriser,
pour piller,
pour détruire...
Voilà
ce que j'appelle la faillite morale d'une certaine gauche !
Cette gauche qui
voudrait nous faire croire que les voyous qui ont tout cassé à la gare du Nord
étaient juste révoltés par l'injustice,
et bien cette gauche-là, elle a perdu
tout sens moral : je suis heureux de le lui rappeler !
Alors, Maintenant au moins, on sait ce que ça veut dire l'ordre juste.
Alors
l'ordre juste c'est quand ceux qui ne veulent ni étudier ni travailler ont le
droit de piller un magasin pour se procurer des chaussures de sport sans avoir
à les payer.
L'ordre juste...
L'ordre justec'est lorsqu'on trouve normal
de frauder, d'insulter la police, de frapper les passants, de casser les vitrines,
de brûler la voiture de préférence du voisin, de voler ce qu'on ne peut pas se
payer parce qu'on ne veut pas travailler,
L'ordre juste c'est le moralisme
qui se trouve toujours du côté des voyous contre les victimes, contre l'autorité,
et contre la propriété.
L'ordre juste c'est toujours trouver des excuses pour
ne jamais avoir à punir, c'est trouver de bonnes raisons aux délinquants. L'ordre
juste c'est tenir toute intervention de la police pour une provocation.
L'ordre
juste c'est le nouveau paravent de l'inconséquence et de la bonne conscience
L'ordre
juste, quand on le juge à l'épreuve des faits, c'est juste le désordre et au bout
du désordre, c'est juste l'injustice. Voilà le résultat de ce qu'on nous propose...
Alors, moi je veux demander,
je veux demander : Que pense la France qui travaille ?
que pense la France
qui a peur de perdre son emploi ?
que pense la France qui a peur du déclassement
?
qui a peur de l'exclusion,
la France qui se donne du mal et dont le
pouvoir d'achat diminue,
la France qui arrive de moins en moins bien à se
loger avec les revenus de son travail,
que pense cette France-là quand elle
voit ce qui s'est passé à la gare du Nord ?
cette France là, elle dit " stop,
on n'en peut plus, on n'en veut plus "
Cette France là...
qui accepte
les contrôles,
qui accepte de payer leurs billets,
qui accepte de se soumettre
aux règlements
Que se dit-elle, quand elle voit les casseurs, quand elle entend
que la police est coupable de faire son métier, qu'en arrêtant les fraudeurs c'est
elle qui est coupable de susciter la haine ?
et quand je vois toutes ces émissions
extravagantes où le sujet de réflexion :
"pourquoi un divorce entre la
police et les voyous ? "
Mais ce qui serait curieux et inquiétant : c'est
un accord entre la police et les voyous !!!!!!!!!"...
Et
puis, il y a une de sémantique : j'entendais dans une radio " les jeunes ", mais
c'est insultant d'assimiler les jeunes à ces voyous, les jeunes n'ont rien à voir
avec cela...
mais, mes chers amis :
quand un braqueur de banque de 54 ans
braque une banque, on ne dit pas le lendemain à la radio :
" un quinquagénaire
a braqué une banque " ?
et tous les quinquagénaires ne sentent pas solidaires
du braqueur,
heureusement pour moi !
quand un pédophile quadragénaire
agresse scandaleusement un enfant,
on présente ce criminel pour ce qu'il est,
on ne dit pas " ce quadragénaire " ?
pourquoi quand des voyous cassent
une gare, on se croit obligé de parler des jeunes,
les banlieues n'ont rien
à voir avec ces voyous
les jeunes n'ont rien à voir avec ces voyous,
un
voyou c'est un voyou… quelque soit son âge !
Alors,
que ressent le citoyen qui n'en peut plus de l'insécurité et de la violence, qui
n'en peut plus de payer des impôts pour entretenir des assistés qui gagnent plus
que lui sans rien faire et qui ne respectent aucune loi, aucune règle, aucune
autorité ?
Que ressent ce citoyen quand il entend une candidate déplorer que
le fossé se creuse entre les citoyens et la police
alors que lui il veut que
la police fasse son métier,
alors que lui il connaît trop le prix des choses
pour les casser,
alors que lui il ne trouve pas que les émeutiers qui s'attaquent
à la police et aux vitrines ressemblent tellement à l'immense majorité des citoyens
de ce pays,
parce que pour lui un citoyen c'est quelqu'un qui se comporte
avec civisme, c'est quelqu'un qui ne s'attaque pas aux biens d'autrui
Et si
on a en soi une envie irrépressible de casser : je conseille aux casseurs de casser
ce qui leur appartient, plutôt que ce qui appartient aux autres
Eh
bien ce citoyen, il se dit que cela suffit, que cela ne peut pas durer.
Je
crois que ce citoyen, si l'on continue à toujours trouver des excuses aux voyous,
il va finir un jour par emporter tout pensant que la République abandonne les
honnêtes gens au profit des autres
Voilà pourquoi j'ai proposé la rupture
Alors
oui, je le dis ici :
Je ne veux pas laisser l'ordre à l'extrême droite.
Je
veux défendre l'ordre républicain, parce que si la droite républicaine ne défend
pas l'ordre républicain, c'est la République, qui est le bien de tous, qui va
finir par être remise en cause.
Mes valeurs n'ont jamais été celles de l'extrême
droite.
Mes valeurs ont toujours été à l'inverse de celles défendues par ceux
qui portaient de la haine en eux, je n'ai jamais été autre chose qu'un adversaire
de Le Pen
Mais mes valeurs sont celles de la droite républicaine. Ce sont des
valeurs d'équité, d'ordre, de mérite, de travail, de responsabilité. Et si tant
de gens nous ont quittés, c'est parce que nous leur avons donné le sentiment que
nous abandonnions sur la route des valeurs que vous nous aviez chargé d'incarner
et de défendre
Ces valeurs, Je les assume.
Mais dans les valeurs là, il
y a aussi le mouvemen, l'ouverture, la tolérance.
Je ne suis pas un conservateur.
Je ne veux pas d'une France immobile. Je veux l'innovation, la création, je veux
la lutte contre les injustices. J'ai voulu faire entrer ces idées dans le patrimoine
de la droite républicaine alors même que la gauche les délaissait.
Moi Je
ne veux pas d'une France fermée qui refuse la diversité, et qui rejette la différence.
Je veux une France ouverte, accueillante, généreuse, fraternelle
et justement
parce que je serai ferme, je pourrai faire cette ouverture.
Dans les valeurs
de la République, la fraternité n'est pas une valeur moins importante que les
autres. C'est peut-être la plus importante de toutes.
La fraternité, c'est
la volonté de vivre ensemble, de partager un destin commun, d'accepter une loi
commune.
Et bien, je veux remettre la fraternité au cœur de la politique.
C'est pas démodé la fraternité. C'est pas que l'affaire de la société civile.
C'est pas simplement la préoccupation du monde associatif. Ce doit être le combat
d'un Président de la République : la Fraternité ! Car sans fraternité on ne peut
pas rassembler. Car il faut aimer pour rassembler.
Je veux remettre la fraternité
au cœur du projet républicain. Moi Je rêve que le peuple français tout entier
se lève pour que la fraternité ne soit plus seulement un mot gravé sur le fronton
des mairies mais devienne une réalité.
Je rêve qu'un jour tous les enfants
dont les familles sont françaises depuis des générations,
tous les enfants
de rapatriés et de harkis,
tous les enfants d'immigrés,
tous les petits-enfants
d'Italiens, de Polonais et de Républicains espagnols,
tous les enfants catholiques,
protestants, juifs ou musulmans
puissent avoir le sentiment qu'ils sont tous
les enfants d'une République fraternelle .
Voilà mon rêve pour la République
française.
Je rêve d'une France où personne ne soit jugé sur la couleur de
sa peau ou sur sa religion ou sur l'adresse de son quartier, mais sur la nature
de son caractère.
Je rêve que tous les enfants de tous les quartiers, de toutes
les couleurs, de toutes les religions qui habitent ce pays qui est le leur puissent
partager la même fierté d'être Français, et les mêmes ambitions, qu'ils aient
le sentiment de vivre dans le même pays avec les mêmes chances et les mêmes droits.
Je rêve que tous les enfants de tous les quartiers, de toutes les couleurs,
de toutes les religions qui habitent ce pays qui est le leur puissent partager
ce destin commun qui porte un nom " la France "
Si une partie de la jeunesse
éprouve un profond malaise,
si elle n'arrive pas à trouver sa place dans la
société,
si au fond elle a si peur de devenir adulte,
la responsabilité
en incombe à tous ceux qui depuis des années n'ont plus le courage de dire la
vérité à la jeunesse.
Moi Je veux dire la vérité à la jeunesse...
Parce
que cette vérité nous la devons tous à nos enfants.
Parce que cette vérité,
je sais que la jeunesse est capable de l'entendre.
Mais la vérité, c'est qu'à
maintenir indéfiniment la jeunesse dans un état de dépendance et d'assistance,
on lui fait perdre peu à peu l'estime d'elle-même.
La vérité, c'est que dans
la vie rien n'est gratuit et que tout se mérite.
La vérité c'est que c'est
le travail qui crée le travail.
La vérité c'est que la jeunesse n'excuse pas
tout.
Un voyou est un voyou, qu'il soit jeune ou vieux.
La vérité c'est
que si la société a des devoirs envers la jeunesse, la jeunesse a aussi des devoirs
envers la société,
que si la famille a des devoirs vis-à-vis de ses enfants,
les enfants ont aussi des devoirs vis-à-vis de leurs parents,
c'est ma
vérité et je voulais vous la faire partager
La vérité c'est qu'on ne rend
pas service aux jeunes en voulmant les infantiliser. Encore moins en infantilisant
toute la société. La vérité c'est que en l' enfermant en elle-même, en l'incitant
à devenir sa propre fin, en cherchant à la mettre à l'abris de tout, on ne protège
pas la jeunesse, on l'abîme.
La jeunesse n'a pas besoin qu'on l'aide à rester
jeune. Elle a besoin qu'on l'aide à devenir adulte.
La jeunesse n'a pas besoin
que l'on construise son avenir à sa place.
Je veux construire avec elle une
société où chacun recevra selon son mérite et où chacun aura sa chance.
Je
veux donner à la jeunesse de France les moyens de vivre ses rêves.
Je ne veux
pas de l'égalitarisme, du nivellement et de l'assistanat ,
je veux l'ambition
pour les jeunes de France,
je veux la promotion pour les familles de France
,
je veux le progrès pour chacun d'entre vous
Mais les hommes politiques,
les fonctionnaires, les juges, les policiers, les patrons, les parents nous devons
assumer nos responsabilités si nous voulons que les jeunes comprennent la nécessité
d'assumer un jour les leurs.
Un
jour j'ai utilisé le mot " racaille " en réponse à l'interpellation d'une habitante
d'Argenteuil qui désignait ainsi ceux qui rendaient la vie impossible dans son
quartier et qui l'obligeaient à vivre dans la peur.
On me l'a reproché.
Mais
c'est mépriser la jeunesse que de lui parler par euphémismes sous prétexte qu'elle
ne serait pas capable de regarder la réalité en face.
Quels éducateurs serions-nous
si nous nous laissons aller à ces petites lâchetés ?
Si les multirécidivistes
n'ont rien à craindre
Si les mineurs peuvent se livrer aux pires excès sans
être punis ?
Si nous apprenons à nos enfants que l'âge excuse tout
Si
les voyous ne peuvent même pas être appelés voyous
Quelle société allons-nous
préparer à nos enfants ?
une société de la démission et du renoncement
Il
y a une violence gratuite qui n'appelle que de la sévérité.
Alors
il y a aussi la persistance d'injustices intolérables qui suscite une violence
née du sentiment d'injustice à laquelle je veux répondre par plus de justice.
Je veux apporter une réponse à tous ceux qui souffrent des blocages de notre société
et qui ont le sentiment que quoiqu'ils fassent, ils ne pourront jamais s'en sortir.
La fraternité, c'est l'égalité des chances,
c'est tout faire pour que
chacun puisse développer ses talents.
Si je suis élu je mettrai en œuvre une
politique de discrimination positive à la française, mais fondée non pas sur des
critères ethniques qui nourriraient le communautarisme, mais sur des critères
économiques et sociaux, parce que l'égalité républicaine ce n'est pas traiter
également des situations inégales mais de donner plus à ceux qui ont moins, afin
de compenser les handicaps.
Je vais vous dire une chose, nous ne partons pas
tous du même point sur la même ligne du départ de la vie, il en est parmi
nous qui partent de plus loin, soit parce qu'ils ont un handicap, soit parce qu'ils
ont des difficultés et le rôle de la république c'est d'aider davantage celui
qui vient de plus loin pour l'amener au même niveau que celui qui vient de moins
loin,
c'est cela la République,
c'est pas donner la même chose à chacun,
c'est aller chercher, traquer les injustices où elles se trouvent…
et vous
voyez se dessiner le projet politique qui est le mien…
je veux la fermeté
mais je veux également la justice,
je veux combattre l'injustice,
je veux
la faire reculer je veux qu'on n'aide pas seulement les territoires ou les immeubles
.
Jean-Louis Boorlo a fait travail formidable mais je veux maintenant, qu'on
se préoccupe des gens qui habitent dans Parce que si on ne trouve pas un travail,
ça ne sert à rien de rénover les immeubles
A ceux qui pensent que cela coûtera
trop cher : je veux dire que ne pas faire assez pour restaurer le sentiment de
l'égalité et de la justice coûterait infiniment plus cher.
Je souhaite d'abord
que nous changions notre façon de concevoir l'éducation.
Je souhaite une véritable
révolution des mentalités par laquelle les parents soient reconnus comme des éducateurs
à part entière.
Les parents sont les premiers éducateurs de l'enfant... c'est
pas simplement un copain les parents
La famille joue un rôle décisif dans
le développement intellectuel, moral et affectif de l'enfant.
S'il faut bien
sûr protéger l'enfant contre certains comportements inacceptables, il ne faut
pas chercher par principe à dresser l'enfant contre sa famille.
Il faut en
finir avec cet aspect de l'idéologie de 68 qui tient l'influence de la famille
pour forcément néfaste.
Il faut en finir avec la mise en accusation systématique
de la famille.
C'est dans la responsabilisation de la famille et non dans
son affaiblissement que se trouve la clé de beaucoup des problèmes que nous rencontrons
avec certains jeunes dans notre pays.
Si pour les familles qui ne s'occupent
pas de leurs enfants mineurs, qui les laissent traîner dans la rue, qui les laissent
commettre des délits, qui ne respectent pas l'obligation de les scolariser,
je
souhaite que des sanctions soient prises,
que la responsabilité des parents
soit mise en cause,
qu'éventuellement les allocations familiales soient mises
sous tutelle,
je m'engage si je suis élun à aider les familles qui en ont
besoin à élever leurs enfants.
Je souhaite que dans ce rôle elles soient soutenues,
aidées, accompagnées. Aider les parents, aider l'enfant, pas seulement par des
allocations mais aussi par l'assistance morale, par l'assistance éducative, par
le conseil
L'enfant est innocent, l'enfant n'est pas responsable. La pauvreté,
la misère il les subit. Il n'y est pour rien.
Il faut aider l'enfant, lui
donner sa chance, détecter le plus tôt possible ses difficultés, ne pas le laisser
s'abîmer, ne pas le laisser s'enfermer, ne pas le laisser se replier sur lui-même.
Alors, je souhaite que les instituteurs,
les professeurs ne soient plus seulement des enseignants...
qu'ils soient
des éducateurs.
Je souhaite mettre l'école à l'abri des conflits qui déchirent
la société est nécessaire bien sûr .
Mais je ne veux pas qu'on ferme l'école,
le collège, le lycée sur eux-mêmes, je ne veux pas instaurer une rupture radicale
entre la vie de l'enfant à l'école et en dehors de l'école
Le savoir scolaire
et les autres savoirs se mélangent sans cesse, comme tous les aspects de l'existence
forment la trame d'une même vie.
L'école doit apprendre la vie,
toute
la vie.
L'école ne peut se décharger
de toute responsabilité quand la classe est finie.
C'est la raison pour laquelle
je souhaite que l'école prenne en charge ceux que j'appelle les orphelins de 16
h dont les parents travaillent,
je souhaite que l'école organise systématiquement
pour tous sur la base du volontariat des études surveillées afin que toutes les
familles de France puissent reprendre les enfants à 18 h les devoirs faits.
Je
souhaite que les enseignants volontaires pour diriger ces études, reçoivent un
surcroît de rémunération.
Je souhaite aussi que les bons élèves issus de familles
modestes et qui ne peuvent pas étudier chez eux dans de bonnes conditions puissent
être accueillis dans des internats d'excellence.
Je veux rendre aux parents
la liberté de choisir l'école de leurs enfants parce que c'est la seule manière
de briser le cercle vicieux de la ségrégation.
Je veux que l'on donne davantage
aux établissements qui rencontrent le plus de difficultés.
Je veux que les
moyens de chaque école, de chaque collège, de chaque lycée soient calculés en
fonction des handicaps que supportent ses élèves.
Je souhaite que la politique
éducative dépasse le cadre de l'école pour concerner la société tout entière.
Je veux dire à tous les éducateurs que rien ne peut se faire s'ils ne travaillent
pas ensemble,
s'ils ne se parlent pas,
s'ils se méfient les uns des autres.
Tous doivent être conscients qu'il ne faut pas dresser l'enfant contre la
société,
qu'il ne faut pas enseigner que la rancœur et la révolte,
enseigner
la rancœur et la révolte, dresser l'enfant contre la société : c'est
trahir l'enfant, c'est trahir sa confiance, c'est trahir son innocence.
Et
ça, je ne pourrai pas l'accepter !
On trahit l'enfant quand on lui fait croire
qu'il peut tout avoir sans effort,
et que même l'effort d'apprendre est inutile,
on trahit l'enfant qu'on lui fait croire que la vie est un jeu.
On trahit
l'idéal que l'on prétend inculquer à la jeunesse quand on prive une partie de
la jeunesse de l'accès aux grandes œuvres de l'esprit en prétendant qu'elle n'est
pas capable de faire l'effort nécessaire pour les comprendre, parce que c'est
trop compliqué pour elle et que cela ne lui sert à rien, quand on refuse d'enseigner
Antigone au fils d'ouvrier ou à l'enfant d'immigré, on ne fait pas la politique
qui permet à chacun de conquérir l'estime de lui-même,
on fait la politique
du nivellement,
on fait la politique de l'égalitarisme, la politique de l'assistanat.
et l'école de la République elle est faite pour permettre d'accéder aux grandes
œuvres de l'esprit aux enfants qui ne les trouveront pas dans leur famille et
qui doivent les trouver dans leur école,
voilà l'école de la République,
c'est l'école de l'excellence...
pas l'école de la médiocrité
Mais
chers amis,
Quand il n'y aura plus qu'une toute petite partie de la jeunesse
qui comprendra ce que signifie cette phrase admirable d'Antigone : " Je ne suis
pas venue pour partager la haine mais pour partager l'amour ", et bien dans ce
cas là nous n'aurons pas préparé une société de l'amour mais une société de la
haine. si nous n'enseignons pas les grands œuvres de l'esprit à nos enfants et
bien nous préparons une société où nos enfants se détesteront alors que la seule
solution c'est que nos enfants apprennent à aimer
Quand seule une petite partie
de la jeunesse aura été rendue curieuse de ce qui est beau et de ce qui est grand.
Quand seule une petite partie de la jeunesse aura pu accéder à la connaissance
parce que l'autre n'aura pas été jugée digne de la recevoir.
Quand tous les
jeunes de France auront cessé d'avoir ce minimum de culture commune qui permet
de se parler et de se comprendre et de s'aimer
Quand chaque jeune Français
sera enfermé dans le monde clos de son langage et de sa pensée,
incapable
de communiquer avec les autres,
incapable d'échanger, de partager des projets
et des rêves,
alors le grand rêve d'une République universelle et fraternelle
qui est le grand rêve de la France sera définitivement brisé.
Je veux lutter
contre cette dérive.
Je ne serai pas le Président de la République qui acceptera
cette forme de démission à l'école !
Vous
savez, il y a 130 ans, Jules Ferry écrivait à tous les instituteurs de France
et sa lettre commençait ainsi : " Monsieur l'instituteur "
Déjà, on se
sent dans une civilisation…
" Monsieur l'instituteur… "
"vous
avez enseigné à vos enfants à vos élèves le courage et la loyauté et voici que
l'un d'entre eux se laisse abandonner à ne pas porter secours à un de ses camarades
en danger… "
Jules Ferry poursuit : " ne vous découragez point ce n'est pas
l'affaire de quelques jours que de construire une âme libre "
Voilà ce que
disait Jules Ferry, il y a 130 ans …
et bien je souhaite que le prochain ministre
de l'Education nationale ait le courage d'écrire à tous les instituteurs et toutes
les institutrices de France avec sa propre plume, non pas avec celle de ses services,
dans un langage compréhensible par tous pour parler du sens du programme scolaire
que nous voulons transmettre à nos enfants
parce que l'éducation nationale,
c'est pas qu'une question d'argent,
c'est pas qu'une question de structure,
c'est pas qu'une question de moyens,
c'est d'abord de savoir quelle école
voulons-nous pour transmettre nos valeurs à nos enfants
Voilà ce que je souhaite pour l'éducation dans notre pays
Alors,
je veux dire la vérité à la jeunesse.
Je veux lui dire que le travail c'est
la vraie liberté, c'est l'égalité des chances, c'est la promotion sociale.
C'est
le respect, c'est la dignité, c'est la citoyenneté réelle. Si je suis élu, j'instaurerai
un service civique de 6 mois parce que je veux que chacun puisse le moduler en
fonction de ses propres contraintes d'études, de projet professionnel, et de vie
familiale. Que notamment les jeunes qui ont un travail ne se fassent pas de soucis,
je ne veux pas briser une carrière, je simplement que chaque jeune comprenne qu'il
est né dans un pays admirable où il a beaucoup de droit,
mais que moi je veux
lui dire " : " tu n'as pas que des droits, tu as aussi des devoirs à l'endroit
du pays qui t'a beaucoup donné "
et vous savez, je le dis parce que je respecte
les jeunes
je vous le dis parce dire toujours 3qu'est-ce que mon pays fait
pour moi ?" sans jamais se demander ce que moi je suis prêt à faire pour
mon pays ce n'est pas un service à rendre aux plus jeunes parmi vous…
J'étais
il y a quelques semaines à Verdun,
c'est la première fois que je visitais
le cimetière
et notamment le mausolée…
extraordinaire…
300.000 morts…
en 9 mois…
162.000 français…
140.000 allemands…
moyenne d'âge
: 20 ans…
morts pourquoi ?
pour qui ?
15.000 tombes alignées
je
veux regarder ces tombes bien en face…
si nous sommes ici à Nice, libres,
en train de parler, c'est parce que des jeunes de votre âge ont payé de leur vie
le sacrifice pour leur nation, c'est pas autre chose…
Verdun c'est moderne,
c'était pas le moyen âge…
J'ai
lu l'autre jour, un texte qui fait partie des choses les plus importantes pour
moi, qui est la lettre admirable de Guy Moquet, ce jeune lycéen de 17 ans qui
la veille de sa mort écrit ces phrases bouleversantes :
" mon petit papa adoré,
ma petite maman chérie ",
il a 17 ans…
je demande une chose : que cette
lettre soit lue chaque année à tous les lycéens de France, non pas parce que c'était
un jeune communiste, mais parce que c'est un jeune de 17 ans qui a fait le don
de sa vie à la France et que ça doit nous faire réfléchir
je veux faire réfléchir
chacun là-dessus,
la France, c'est ce que nous avons de plus précieux
la
France, on lui doit quelque chose
la France, on a des devoirs envers elle
L'égalité des chances, c'est le grand défi de notre République.
Elle
suppose bien sûr l'école de l'excellence… je veux pour chacun d'entre vous tirer
le meilleur de lui-même, développer ses talents, être plus ambitieux pour lui-même.
Car l'un des freins les plus importants à la promotion sociale, c'est l'incapacité
de beaucoup de jeunes issus de milieu modeste, à s'imaginer des objectifs ambitieux
et à se croire en mesure de les atteindre. Je veux qu'aucun destin ne soit arrêté
dès l'adolescence
et que puis-je vous dire de mieux que j'étais à votre place
ici à Nice... en 1975…
j'avais 20 ans j'étais dans le public, je rêvais, j'ai
eu 2 minutes de parole, elles ont bouleversé ma vie, mais j'avais cette ambition,
je la veux pour vous aussi
Je veux mettre en œuvre un véritable plan Marshal
pour offrir une formation qualifiante, débouchant sur un emploi à tous les jeunes
des cités qui n'ont aucune formation.
Je veux déclarer la guerre à l'oisiveté,
je veux que tous les jeunes qui veulent s'en sortir puissent se dire qu'on
leur tendra la main, qu'ils auront leur chance
je veux un contrat pour eux,
je veux une rémunération pour eux,
mais je leur pose une condition : se lever
tôt le matin, suivre leur formation et être assidu à leur travail
C'est ça
ma conception de la République
Je créerai les conditions de l'indépendance
financière et de la responsabilisation des jeunes, en instituant une allocation
formation subordonnée à la poursuite assidue d'une formation et à la réussite
aux examens.
Je n'ai pas changé...
je veux plus de droits pour vous,
mais
je veux aucun droit sans un devoir ,
je ne veux plus aucun revenu minimum sans
comme contrepartie l'obligation d'exercer une activité
Je veux de meilleures
indemnités de chômage,
mais je n'accepte pas qu'on puisse refuser plus de
2 fois une offre d'emploi correspondant à vos qualifications
Vous
l'avez compris,
je ne conçois pas l'ordre sans le mouvement,
je ne conçois
pas la fermeté sans la justice.
Nous
n'avons aucune indulgence à avoir pour les voyous, car cette indulgence est coupable.
Elle brouille tous les repères elle transforme le délinquant en héros dans son
quartier, elle incite les plus jeunes à suivre le mauvais exemple de leurs aînés.
Mais nous avons le devoir de tout faire pour passer d'une République formelle
qui se contente de proclamer de grands principes à une République réelle qui les
met en œuvre.
Alors mes chers
amis,
nous sommes à quelques semaines du but,
la question n'est pas de
savoir si je dois gagner pour moi-même
ce n'est pas la question de mon propre
statut,
la question c'est l'image de la France
la question c'est le destin
de la France la question c'est que voulez-vous pour vos familles et pour chacun
d'entre vous ce combat que j'ai engagé en votre nom, je ne peux pas le mener seul,
ce combat, c'est le vôtre,
et il sera gagné ou c'est le mien, seul, et il
sera perdu
c'est de vous dont j'ai besoin, pas simplement pour regarder,
pas
simplement être des spectateurs attentifs,
j'ai besoin de vous pour être les
acteurs de ce redressement
j'ai besoin de vous pour que cette majorité silencieuse
au nom duquel on parle depuis si longtemps se lève et dise maintenant , ça suffit
nous voulons qu'on respecte le travail
nous voulons qu'on respecte la
loi
nous voulons une politique de l'immigration maîtrisée
nous voulons
une politique de sécurité ferme
nous voulons la récompense de nos efforts
nous volons l'avenir pour nos enfants
nous voulons le respect de la propriété
Voilà ce dont j'ai besoin
Oui, mes chers amis, si vous le voulez ensemble tout sera possible
Voilà
pourquoi moi, je n'ai que deux choses à vous dire,
mais je veux vous le dire
du fond du cœur
je veux vous dire : " Vive la république "
et par-dessus
tout,
je veux vous dire : " Vive la France "