
Lundi
2 : les choses se gâtent... Papa et Maman sont convoqués par ma maîtresse..
j'en mène pas large. D'ailleurs elle s'en amuse et confie à mes
parents que je file droit depuis la convocation... bon, finalement elle leur explique
que je suis un élève assez bon, très interessé, très
impliqué et qui participe toujours à toutes les activités,
les ateliers... que j'aime venir à l'école, que je suis très
enthousiaste, attendrissant, un véritable génie en géographie...
mais, car il y a bien un "mais", qui est d'ailleurs au pluriel : je
suis un vrai fainéant, je ne m'applique pas à l'écrit, je
ne suis pas concentré, je bâcle les exercices, je n'écoute
pas les consignes, je rouspette, je ne suis pas soigné dans mon travail
et je ne fournis aucun effort... bref, je me la coule douce !... bon tout ça
on le sait déjà... dans l'ensemble, je suis un bon p'tit gars, sauf
que l'autre jour j'ai (entrainé par mon copain) étranglé
un petit pour lequel j'avais reçu la mission de le surveiller, de l'empécher
de sauter dans les flaques... j'ai pris ma tâche au sérieux, il m'a
désobéï, j'ai voulu le gronder, mes copains sont venus m'encourager
à le bousculer un peu, et j'ai eu ce geste de violence qui a été
très spectaculaire car l'enfant est asthmatique et s'étouffait.
J'ai eu très peur, j'ai été très choqué par
la scène que j'avais provoqué plus par imitation que volonté
de nuire. J'ai été puni (c'est d'ailleurs Papa qui a galéré
avec des verbes incroyables à conjuguer au présent, au futur, à
l'imparfait et au passé composé à toutes les personnes du
singulier et du pluriel... maman a dû intervenir avec le bled, le dico...)
par une maîtresse présente dans la cour, mais maintenant que papa
et maman sont au courant du motif de ma punition, je vais prendre le reste !
Mais, globalement la maîtresse n'a pas à se plaindre de moi, elle
est juste déçue que je ne travaille pas plus car elle (aussi, comme
Nicole) est convaincue que je peux être un bon élément...
il faut que je le veuille, que je comprenne que l'école c'est mon
boulot !
Samedi
7 : la classe de ce matin est annulée (pour cause de formation pédagogique
!) alors on traîne et Papa décide de nous emmener au resto, à
Vallauris, au resto chinois, chez le papa de mon copain Kyny. On se super régale...
mais alors vraiment ! et on va chercher Mémé Dina au Centre Hélio
Marin pour la ramener enfin chez elle à St André... c'est pas qu'elle
soit complètement rétablie, du moins en ce qui concerne la mobilité
de son épaule, mais alors qu'elle est en pleine forme physique, médicale
depuis deux semaines, elle déprime et devient intenable...
No comment
sur l'après-midi d'enfer qu'elle nous a fait passer une fois chez elle...
ce serait trop long à raconter... on rentre vidés à la maison.
Mercredi
4 : Caté... comme d'hab, chants, histoires fascinantes...
rien à
signaler à maman (donc elle ne peut rien écrire... na !)
Dimanche
8 : on retrouve Jean-Michel et William à la Brocante géante à
Cagnes sur Mer, au centre ville. On a un peu faim, on mange au fast-food chinois...
c'est dégueulasse... on fouine ensuite de stand en stand, les garçons
nous quittent, on va au cimetière voir Mémère, on passe à
St Paul chez Papi Dédé et Mamia, mais ils ne sont pas là.
On s'amuse un moment avec ucia qui nous fait la fête et on rentre vers Antibes.
On s'arrête à Vilmorin, là je fais un référundum
pour obtenir un cochon d'inde mais c'est pas gagné, papa est farouchement
contre et maman discute avec un couple qui lui explique en détail comment
ça se passe (ça dort le jour et fait la foire toute la nuit, on
ne peut pas les sortir de la cage si on n'est pas dans un endroit fermé
et quasi-vide... alors nous en plus, en rez-de-jardin, avec deux chiens...non,
c'est pas possible) et au fur et à mesure je perds la voix déjà
douteuse de Maman ... bref, j'ai perdu... mais... mais, je promets de remettre
ça à Noël, quoique je sens bien qu'un complot va s'organiser
pour que je n'arrive pas à mes fins... même avec Papi Dédé,
Maman y veillera !
Mercredi
11 : avec le Centre aéré, on va au Malvan le matin et après
le pique-nique on fait une randonnée au Col de Vence. Il fait beau, couvert
par moment, mais c'est mieux, on n'a pas trop chaud, car on marche !
c'est
super beau ici, on croise des chevaux, on apprend la nature, la flore...
Dimanche
15 : j'oblige maman à m'accompagner à la messe à Vallauris,
à Ste Anne, car elle m'oblige à y aller... je vais faire ma communion
en juin, alors il faut nien que le curé me voit de temps en temps à
la messe !
Mercredi
18 : Caté le matin et je passe l'après-midi avec maman qui a d'abord
un rendez-vous professionnel puis qui doit rejoindre Nicole... on va à
Cap 3000 tous les 3 et on va chercher sa fille Jessica à la fac de droit
à Nice... en Mercedes ! avec deux nanas élégantes... j'suis
bien et au retour, je me retrouve avec une superbe jeune créature (j'ai
demandé à Maman de ranger mes doudous dans son sac dès que
j'ai su qu'on allait chercher Jess) qui est aux petits soins avec moi... le pacha
de la Riviera... c'est moi !
Papi
dédé et Mamia sont toujours en plein déménagement
des appartements du Tiercé.
Papa et Maman les ont aidé cette semaine et la semaine dernière
à transporter, à faire des voyages à la décharge...
à laver, à emballer. Mamia fait des plans à l'échelle,
Papi en fait aussi de son côté et Sauveur va devoir trancher... (car
c'est Sauveur, le mari de Nicole) qui va faire tous les travaux : réunir
quatre appartements en un à l'angle du 4ème étage, face mer
et face hippodrome... une sorte de retour aux racines pour Papi.
Samedi
14 : école le matin, et tout de suite à la sortie, Papa et Maman
m'emportent en Italie... on va, comme d'hab, acheter du San Daniele, du Taleggio,
des gnocchis, du risotto... des clops pour maman... à la frontière,
à Latte, on se fait faire des super casse croute : Panini bianchi con formaggio
toast e prosciutto bianco... et on va les manger sur la plage de XXmiglia (Vintimille)
le souffle de la mer dans le visage, la musique des vagues, le chant des gabians
(o sole mio)... le soleil léger... elle est pas belle la vie !
Et
au retour, on s'arrête à St André (comme d'hab), on va directement
chez Colette car elle se coltine Mémé depuis ce matin, pour que
Pépé puisse souffler un peu, il est au Cabanon, il regarde ses copains
jouer aux boules, et il joue un peu aux cartes... ça lui fait du bien,
le pauvre depuis que Mémé est rentrée, il n'a pas pu mettre
le nez dehors tant elle le monopolise... bon, Mémé, ça va
pas mieux, elle délire... elle nous prend la tête avec ses paranos
et son mal-être, mais bon, on va pas l'abandonner pour autant. C'est Colette
et Michel qui n'en peuvent plus car, bien entendu, Papi Bilou et Mamiaia ne font
pas plus preuve de compassion, de respect qu'ils ne le font depuis 15 ans... ils
ne viennent pas (c'est trop loin... pourtant pas beaucoup plus que Cap 3000 et
bien moins que la Bourgogne...) mais personne ne s'en étonne plus... elle
dit qu'ils viendront pour l'enterrement... on ne sait jamais !
Mémé
est installée au soleil, le visage à l'ombre, il fait bon, mais
elle a trop chaud, puis elle veut rentrer, elle veut qu'on oblige Pépé
à rentrer, et elle ne croit même pas qu'il est au Cabanon, elle le
croit encore mort... et "ça sent le gaz, et on va tous sauter"...
et "mes médicaments, ils sont pas bons" et "je veux pas
aller chez le kiné" et "mes jambes elles me tiennent plus"...
etc
Pépé est rentré, on la ramène, Colette nous
rejoint elle va s'occuper de leur repas et des médicaments... quel courage
et quel dévouement elle a pour sa belle-mère qui n'a portant pas
fait grand chose pour elle ni hier, ni jamais !



Mercredi 18 : Mémé Dina
est ce soir hospitalisée aux urgences de St Roch... elle débloque
trop et cela devient dangereux pour elle comme pour Pépé. Michel,
Colette, Caroline et Pépé sont au CHU, les médecins font
des examens à Mémé et l'on nous informe qu'elle a une félure
au niveau de l'occiput qui coule lentement. Cette fois, les spécialistes
prennent son cas au sérieux, c'est vrai qu'elle a toute sa mémoire
et son intelligence, mais ses angoisses, ses phobies deviennent inquiétantes
notamment parce qu'elle refuse tout traitement et effort physique et parce que
cela fatigue Pépé qui est cardiaque et qui à 86 ans n'a plus
autant de force et de patience.
Vendredi
20 : on sait que Mémé est tranférée à Cimiez
en court séjour, ainsi l'on est assuré qu'elle s'alimente correctement
et suit régulièrement son traitement. Pépé va pouvoir
se reposer et Michel et Colette se décharger un
peu de leurs quotidiennes contraintes (le
matin, Colette vient laver Mémé et s'assurer que tout est en ordre
pour la journée, avant d'aller à son travail... le soir, elle leur
prépare le repas, veille aux médicaments, prend le linge à
repasser, fait le ménage... dans l'après-midi Caroline accompagne
Mémé chez le Kiné, et tente de la faire marcher un peu...)
suite
Vendredi
20 : Papa et Maman réunissent
mes affaires de ski qui ne me vont plus et vont (enfin, se dit maman) les confier
à la bourse de Décathlon... ainsi avec les sous récupérés
plus ceux qui me restent de mon anniversaire, on va pouvoir m'acheter un super
pantalon de ski, des après-ski (j'ai encore pris une pointure depuis l'an
passé) et des gants (de pro, si possible, car j'en ai marre des mouffles
!), un casque aussi peut-être s'il reste des sous.
Côté niçois, Colette
a organisé un roulement de bonnes âmes pour s'occuper de Mémé
Dina, notamment au moment des repas, relayée par Maria sa mère,
Pépé Jo, Caroline, Michel... elle passe toujours un matin sur deux
et un soir sur deux... pour s'occuper de Mémé, lui faire sa toilette,
lui laver et sécher les cheveux, lui faire sa lessive... Papi Bilou et
Mamiaia ne viennent (la regarder) qu'une heure ou deux le samedi après-midi.
Vendredi
27 : Maman et Colette rejoignent Caroline qui veille Mémé Dina depuis
le début de l'après-midi (Pépé a assisté Mémé
au moment du repas). Aujourd'hui, elle est sonnée par les cachets, elle
est dans le cirage. Colette et Maman la lèvent, la font marcher, lui parlent.
Maman lui masse le bras "malade" et lui explique qu'elle doit faire
plus de mouvements et ne pas restée le bras raide. Mémé est
tout à fait lucide, elle parle bien, pose des questions : "et Marc,
ça va ?", "et Anthony, il est à l'école ?"...
"et Tatie, elle se porte bien ?" ,"et Lorraine (la kiné
du centre hélio-marin) qu'est-ce qu'elle dit de moi ?","et les
résultats des examens de vos mains (à maman), il a dit quoi le docteur
?"," ça va ou vous avez toujours mal ?", "soignez-vous,
hein !", "et c'était bien la fête à Valdeblore dimanche
dernier ?"... Maman lui raconte le repas de fête, lui demande la recette
de la Polenta... Mémé répond aisément ; Maman lui
passe le bonjour de la part des uns et des autres, Mémé sait bien
de qui il s'agit et remercie ; tout roule bien dans sa tête, elle parle
clairement et fait même des reflexions, des remarques pertinantes. Caroline
rentre à la maison, elle est en pleurs. Aujourd'hui il n'est pas question
de bombe à l'horizon, pas de phobie, pas de plainte... ouf ! et elle mange
bien, se lave les dents, se coiffe... je télephone à Maman qui me
passe Mémé, je lui parle un peu, elle reconnait immédiatement
ma voix et me parle. Elle est fatiguée, Maman et Colette partent, Mémé
s'est assoupie, paisible.
Samedi
21 : Je pars avec Papi Dédé et Mamia à St Laurent au parc
fermé du Rallye d'Antibes . Je suis filmé par le journaliste de
FR3 qui interview le pilote Citroën. Plein de copines téléphonent
à maman : "on a vu ton fils à la télé".
Maman vérifie sur internet et se passe le JT 19/20 en boucle...
Papa
et Maman vont chercher Pépé à St André et passer l'après-midi
avec Mémé Dina. Ce service de l'hôpital est déconseillé
aux visites des enfants, il y a trop de personnes âgées grabataires
et un peu dérangées de la tête... et Mémé a
pété un boulon elle assure que "ça va sauter, partez...
!" elle se laisse aller, elle devient incontinante et impotante... (surtout
en présence de Pépé, car avec Colette, elle fait des efforts
: elle se lève, elle marche, elle va aux toilettes, elle se lave, elle
mange...) Maman est très peinée de la voir aussi déprimée
et attachée à ses hallucinations alors que d'autre part, son esprit
est toujours aussi vif et sa mémoire intacte... Nicole pleure ou s'agite
inutilement, Mémé est affolée, fatiguée ; René
répète aussi indiscrètement qu'irrespectueusement "elle
est folle" (alors qu'il agit bizarrement et tient depuis le début
de sa dépression des propos aussi ridicules que sa mère, bien qu'il
n'ait subi aucune intervention chirurgicale et qu'il n'a pas 83 ans). Maman un
temps émue et choquée, observe le comportement de Mémé,
lui fait travailler ses réflexes intellectuels et après insistance
obtient qu'elle marche dans le couloir ; Pépé oscille entre énervement
et tendresse (un moment touchant et émouvant lorsqu'il lui prend le visage
dans ses mains et lui demande de ne pas l'abandonner, de lui revenir...), Papa
tente de la raisonner lorsqu'elle délire...Il n'y a rien à faire,
aujourd'hui, ça ne va pas.
Dimanche
22 : Papa, Maman, Papi Dédé, Mamia, Tatie et moi rejoignons Rosette
(la soeur de Pépé Jo) à Valdeblore pour la "Fête
des Châtagnes" suite 
Mercredi
25 : Maman m'a inscrit dans une association " écolo" pour les
vacances de la Toussaint : "Il était une fois la Terre"; j'ai
pas envie d'y aller et je sais pas pourquoi, mais je prends sur moi (maman me
trouve très dur et elle est fier de ma maturité naissante) Finalement,
j'y retrouve des copains et des copines et je rentre, dès le premier soir,
enchanté de notre journée ; On a visité un site archéologique,
on a fait des ateliers très intéressants... bref, je me suis éclaté
! j'ai hâte d'y retourner demain.
Pendant ce temps, Maman et son amie
Nicole déjeunent dans un restaurant sur une plage de Juan les Pins et vont
faire les boutiques à Cannes... chic ! Elle regardent, essayent quelquefois
et achètent rarement (surtout maman qui a pas un rond) alors du coup, elles
ont développé un concept, une théorie économique :
ce qu'elle n'ont pas dépensé, elle l'estiment comme de l'argent
gagné... "alors, on a gagné combien aujourd'hui !?! elles énumèrent
les fringues qui leur plaisaient et qui sont restées en boutique, elles
calculent grossièrement et disent à Sauveur (le mari de Nicole),
à leur retour : "et bien, on a gagné tant, aujourd'hui, pas
mal !". Assez drôle...
Samedi 28 : Maman permet que je vienne
avec eux voir mémé Dina. On passe prendre Pépé à
St andré. Et quand on arrive à Cimiez, il y a déjà
Papi Bilou et Mamiaia. Dès qu'elle aperçoit Pépé,
Mémé tient des propos délirants, bien qu'elle ait reconnu
son monde et que par ailleurs tous ses repères spaciaux-temporels soient
intacts... elle insiste pour qu'il parte, qu'on parte tous, car elle affirme que
"ça va sauter"... Pépé est bien malheureux, il
est partagé entre la colère, la peine et la culpabilité,
il va lui chercher une boisson fruitée, elle se calme. Pendant ce temps,
Bilou dit d'un ton plutôt arrogant à Mémé "arrête
un peu de dire ces conneries, tu vois pas que tu dis n'importe quoi... !"
Maman parle à Mémé pour éviter qu'elle se rende compte
de ces indélicatesses à son envers, elle lui fait boire ses vitamines,
lui fait faire pipi, se laver la foufoune, les dents, les mains... demande à
Mamiaia de l'aider à lui enfiler sa robe de chambre et ses pantoufles.
Maman emène Mémé marcher un peu dans le couloir pour qu'elle
échappe à cette animosité dérangeante et aggravante.
Puis, très vite de retour dans sa chambre, Mémé insiste pour
que Pépé parte, il cède, Papa le raccompagne à St
André, il a les larmes aux yeux... Bilou s'adresse à Mémé
en lui reprochant d'être "complètement fada, calu..." il
a remarqué la peine de pépé et se contente d'un "pauvre
vieux" une fois qu'il a le dos tourné en partant... pas un geste,
un mot, rien... ni même se proposer d'une une aide quelconque, comme depuis
ces 3 derniers mois où Mémé est hospitalisée et que
Pépé est seul chez lui (mais il sait que c'est Colette et Michel
qui plusieurs fois par jour se chargent de l'un comme de l'autre). Rosette arrive
et reste un moment auprès de Mémé avant d'être elle
aussi sommée de sortir, Maman aussi s'éxécute. On se retrouve
tous dans le couloir tandis qu'elle s'est assoupie, Papi Bilou observe et dit
"regarde-moi là, elle ressemble plus à rien, elle est complètement
folle... c'est comme sa mère... elle va pas s'en sortir, elle va finir
là..." Mémé qui somnole entend et maman demande à
Papi de se taire et lui fait remarquer que "si c'est pour venir là
et faire ce genre de remarques devant elle, et de n'être d'aucune utilité,
ce n'est pas la peine de se déranger". Et Mamiaia de dire à
Rosette que Mémé "est devenue chiante"... "ma mère
qui a été bien malade, nous a pas autant fait chier" d'un ton
bien méprisant (dans les deux cas, ni sa présence,
ni son implication n'ont été constatés, pour le cas de Mémé
Jeanne, ce ne sont pas 3 semaines en août et quelques jours à Noël
en Bourgogne qui peuvent être efficaces et dignes,rien de comparable aux
sacrifices de sa soeur Chantal qui a dû tout assumer en sus de son travail,
de son mari, de ses petits-enfants... et là aussi, cela ne date pas d'hier,
Chantal a dû aussi s'occuper de Pépé Jean-Marie avant son
décés... et dans le cas de Mémé Dina, à part
une demi-après-midi de présence par semaine, avoir coupé
les ongles à l'occasion, fait une promenade ou deux, et avoir lavé
deux gants et trois mouchoirs... elle n'a rien fait de bien probant pour sa belle-mère
qui l'a tant gâté jadis et... rien de rien pour son beau-père)
Maman
explique à Mamiaia que certes, il faut être autoritaire avec elle,
"la bouger" (maman, ça fait 3 mois qu'elle s'occupe d'elle, elle
sait bien la stimuler verbalement, vérifiant par la même l'état
de mémoire, de sa logique, de sa pertinance, de son moral... et physiquement,
en l'obligeant à marcher, à se laver, à manger...), mais
il faut aussi lui donner de la tendresse et surtout la respecter, même si
elle nous met les nerfs à bout, si notre logique est mise à l'épreuve
face à ses délires. Papa, Maman et moi, on papotte un moment avec
Rosette, on reparle de la fête des châtaignes... Papi Bilou et Mamiaia
que maman tient bien à l'écart tant elle est outrée et choquée
s'apprêtent à partir, ils entrent dans la chambre pour prendre leurs
affaires et en ressortent sans un baiser pour Mémé ; Papa veut y
aller en même temps, mais Maman ne veut pas descendre en même temps
qu'eux, elle tient à rester encore un moment, à parler avec Rosette
et vérifier l'état de Mémé avant de partir. Mémé
s'est assoupie. Maman, Rosette et moi l'embrassons chacun notre tour sur le front,
la joue, elle entrouve les yeux, Maman lui dit qu'on s'en va, que Colette passera
plus tard pour la faire manger... Mémé me souhaite de bonnes vacances
et remercie Maman et Rosette et se rendort...tranquilisée qu'au moins personne
ne sautera !
Dimanche
29, je pars en vacances avec Papi Dédé, Mamia, Tatie et Athos à
Onglas pour la Toussaint et voir ma copine Marion quelques jours. A midi, comme
d'hab, on s'arrête à Salon et on déguste un couscous...
En
début d'après-midi Papa et Maman vont chez tata Colette et tonton
Michel pour porter (avec la remorque) la bétonnière. Pépé
arrive, il revient de Cimiez, il est anéanti par les délires de
Mémé, il est à bout de nerfs, il raconte qu'elle dit vouloir
"disparaitre pour les débarasser" (elle fait allusion aux propos
de Papi Bilou et Mamiaia) Colette raconte que samedi soir, lorsque Caroline et
elle sont allées faire dîner Mémé (et lui faire prendre
la douche...) Mémé pleurait et disait "René, il m'a
dit que des gros mots, il a fait que m'engueuler, et Nicole, elle se moquait de
moi", elle a donc bien entendu le devers de reproches sur ton haineux à
son encontre et elle en souffre, car elle se rend bien compte de son état
et du chamboulement que cela cause dans la routine de Pépé, de Colette
et Michel (car pour Papi Bilou et Mamiaia, rien n'a changé), elle remercie
encore et encore Colette et se plaint : "les autres, ils s'en foutent bien
pas mal de moi". Elle est bel et bien lucide en dehors de son obsession de
nous éloigner (surtout Pépé) pour cause de "bombe"
imaginaire... la pauvre.
Lundi 30 matin, c'est au tour de Michel
de "péter un cable", il est à l'hôpital avec sa
mère qu'il doit laver car elle a eu une petite fuite... il téléphone
sur le fait à son frère ainé, Papi Bilou, pour lui dire ce
qu'il pense de leur attitude à lui et à Nicole, sa belle-soeur,
Mamiaia... il dit que c'est trop facile pour eux, ils n'ont jamais levé
le petit doigt depuis 3 mois ni pour Mémé, ni pour Pépé,
ils ne se sont jamais proposé de venir lui faire un peu de ménage
(ce que font Colette et Caroline, un jour sur deux, ainsi que les lessives, le
repassage, préparer des soupes de légumes et faire quelques courses
) ou juste lui changer les idées... ils ne viennent que le samedi et ne
prennent même pas la peine d'aller chercher Pépé à
St André, sachant qu'il se déplace chaque jour en voiture, seul,
à 86 ans et cardiaque. Il leur reproche aussi leur attitude verbale envers
Mémé qui s'en est plainte à Colette et vient encore de le
lui raconter, affolée et répétant qu'elle veut "les
débarasser". Michel, profondément bléssé et écoeuré
les somme de ne plus venir du tout... tant qu'à ne rien faire pour leurs
parents, au moins qu'ils ne viennent plus pour la regarder comme un phénomène
de cirque... etc etc etc
De
mon côté, lundi, j'ai pas fait grand chose, j'ai joué avec
ma copine Marion, on est allé voir les animaux à la stabule. Le
papa de Marion nous a montré l'obus de guerre qu'il a trouvé en
faisant des travaux dans le jardin.
Mardi
31 : Papi Dédé, Mamia, Tatie, Athos et moi nous préparons
pour aller à Pont de Bonvoisin (à moitié dans l'Isère
et à moitié en Savoie, ce village est séparé par une
rivière). On y retrouve Patricia Faure (la copine de Papi et Mamia) dans
son usine de fabrique de meubles, (son mari Jacques est à la Foire de Grenoble).
On visite, Papi choisi des bois (pour son futur appartement au Tiercé,
à Cagnes) et on va au resto, à Aoste (là où on fait
le jambon d'Aoste qui n'est pas italmien comme veut le faire croire la pub) mais
par n'importe quel restaurant, un restaurant gastronomique référencé
dans les guides Michelin, Gault et Lillau, Logis de France...,
une grande
table de la région "Au Coq en Velours" qui doit son nom à
sa spécialité culinaire de grande renommée, l'hôtel
Bellet date des années 1900...
Site d'une infini sérénité
au coeur de la nature...
superbes décors, mets succulents... saveurs
exquises...
un grand moment !
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